Un véhicule diesel pollue plus qu’une essence ? Faux du point de vue des émissions de CO2, rétorque le CNPA. L’efficacité du FAP est même reconnue par l’Ademe avec 99,7 % des particules bloquées en nombre et 95 % en masse (jusqu’à 100 fois en dessous des particules les plus petites).« Pour ouvrir le débat sur les mobilités et introduire l’enjeu économique aussi bien qu’écologique, il n’était pas question de se positionner dans une posture élitiste, mais de s’appuyer sur des données chiffrées, étayées et objectives », souligne Francis Bartholomé, le président du CNPA. L’aspect économique prend tout son sens pour une filière automobile représentant 140 000 entreprises et 500 000 actifs en national. En local, le message du CNPA sera directement diffusé auprès des mairies par des entrepreneurs issus du même bassin régional. A l’instar de Thomas Courtois. Le patron du groupe de distribution à la tête de 15 sites en Ile-de-France et en Bretagne et employant 350 personnes, prend le dossier à bras-le-corps. « Si l’autophobie ambiante couplée avec le dieselgate a rendu les constructeurs inaudibles, nos entreprises locales sont en revanche entendues auprès des municipalités car elles sont source d’emplois et dynamisent les régions », souligne le patron. Selon lui, les maires ont besoin d’être informés et accompagnés dans un contexte d'incertitudes (interdiction des diesel puis des thermiques dans certaines villes, vignettes Crit'Air, mises en place des zones à faibles émissions…). Une situation rendant également perplexes et attentistes les clients en concession. « A tel point que nous ne sommes plus des conseillers commerciaux mais fiscaux ! »
Ce Livre Blanc se clôture par une synthèse sous la forme de 34 propositions, que le CNPA va placer au cœur des débats. Extraits :
- Établir une fiscalité incitative pour l’accompagnement dans la transition énergétique
- Mettre en place une prime mobilité « domicile-travail » pour les salariés éloignés et sans transport en commun
- Renouveler le parc de VUL via de nouvelles obligations (faible part du parc roulant mais forts émetteurs de Nox et de particules en milieu urbain)
- Prise en compte des carburants alternatifs dans le mix énergétique
- Repenser l’urbanisme pour améliorer les mobilités ainsi que les connexions des transports des périphéries vers les centres-villes (parc-relais, réseaux de transport en commun densifiés…)
« Il ne faut pas couper l’insertion économique et sociale des personnes qui ont besoin de leur mobilité, donc de leur voiture. Il ne faut pas sous-estimer la fracture sociale que peut engendrer une politique anti-voiture basée sur l’exclusion », conclut Xavier Horent, le délégué général du CNPA. La fédération, qui souhaiterait in fine voir émerger une délégation interministérielle de la mobilité, entre donc en campagne dès à présent. Des rendez-vous sont d'ores et déjà pris avec les candidats Hidalgo, Dati et Villani pour Paris, Estrosi pour Nice... soit 16 villes au total. Reste à voir si les candidats en campagne intégreront - et de manière durable - ces informations une fois élus. A suivre. Muriel Blancheton