Gipa : + 9% de croissance pour les réparateurs au premier trimestre mais…

Muriel Blancheton
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Odette Dantas, GiPA.

650 réparateurs français ont été intégrés dans l'étude mondiale - 5400 pros issus de douze pays - de GiPA via son nouvel outil Aftermarket Pulse. Et déjà, les premiers constats tombent : leur activité est bel et bien en hausse au premier trimestre comparée à 2020, mais elle est toujours en recul par rapport à 2019, année de référence. S’ajoute la pénurie de pièces qui a touché au moins un réparateur sur cinq. Un écueil à contourner par la filière pour goûter pleinement la reprise attendue au deuxième trimestre. Explications d’Odette Dantas, directrice générale adjointe de GiPA France.

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Zepros Après-Vente Auto : Comment les réparateurs ont traversé ce premier trimestre 2021 ?

Odette Dantas : Nous constatons une croissance générale de 9% sur ces trois mois. Cependant, il s’agit d’une croissance en trompe l’œil car les performances diffèrent d’un univers à un autre, comme les carrossiers par exemple qui n’ont pas repris une activité normale. Ensuite, la comparaison est établie avec le 1er trimestre 2020. Or, ce dernier a été coupé dans son élan, après seulement deux mois d’activité, par les restrictions sanitaires. Nous préférons donc comparer cette dynamique de 2021 avec le premier trimestre 2019. Sauf que les chiffres montrent un recul de 7% !

Mais le marché attend bien un rebond au T2 ?

O. D : Le déconfinement annoncé, le retour des beaux jours et les programmes accélérés de vaccination au niveau mondial jouent en effet le rôle de cocktail revitaminant ! Ces facteurs clés doivent tendre vers une reprise générale et génératrice de la consommation à tous les niveaux. Avec un effet de ruissellement attendu sur l’après-vente auto bien sûr. Il suffit pour s’en convaincre de se remémorer le déconfinement de mai 2020 et notamment en France où le rebond d’activité pour les ateliers a été l’un des plus forts !

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Sauf que la pénurie de pièces est le petit grain de sable dans les rouages de la reprise ?

O. D : L’approvisionnement de pièces est essentiel mais un réparateur sur cinq a rencontré des difficultés importantes de disponibilité et de livraison sur ce premier trimestre, quel que soit son secteur, son réseau, sa taille… Or, cette rupture d’appros concerne non seulement des pièces qui leur sont essentielles sur l’entretien courant mais génère également des tensions avec leurs clients finaux. Nous avons vu précédemment que les pros attendaient un rebond au deuxième trimestre. Cette pénurie de pièces peut alors avoir un effet contre-productif en pleine reprise. C’est un défi logistique où le distributeur qui aura stocké gagnera la partie, mais la relation client a déjà été impacté pour certains réparateurs dans leurs délais de rendez-vous et de restitution.

Pourquoi prendre le pouls du réparateur, décidément au cœur de toutes les attentions ?

O. D : C’est une grille de lecture pour la filière aval (équipementiers, enseignes de distribution et de réparation). Un état des lieux précis des concessionnaires et agents, des MRA sous panneau constructeurs et issus de la rechange indépendante, des centres autos et des carrossiers. Ce baromètre se nourrit d’indicateurs classiques comme les entrées ateliers ou l’évolution du chiffre d’affaires mais il donne également la typologie de prestations les plus génératrices de business en atelier (vidange, pneumatiques, freinage…) ! En marketing, on parle de gommer les effets irritants ! En clair, il s’agit de se repositionner par rapport à ses concurrents, de revoir ses prestations et ses tarifs et d’anticiper les évolutions du terrain.

Muriel Blancheton
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