Jean Castex annonce l’indemnité inflation
On attendait un chèque carburant. Finalement, le Premier ministre a annoncé hier, jeudi 21 septembre, le versement d’une mesure de soutien des ménages au spectre plus large et plus « politiquement correct ». Une aide à 3,8 Md€.
Après le bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité et face à l’inflation galopante du prix des carburants (+ 28 % pour le gazole sur un an), le gouvernement a finalement opté pour un chèque dit « inflation » de 100 € versé entre décembre et février aux 38 millions de Français touchant moins de 2000 € nets par mois. L’aide ne cible pas que les automobilistes, mais s’adressent à l’ensemble des actifs, chercheurs d’emploi compris, mais aussi aux retraités. Pour les salariés du privé, l’aide sera versée par les employeurs qui seront remboursés par une baisse des cotisations patronales. Un coût nul, promet Jean Castex.
Baisser les taxe ? Trop coûteux !
On l’aura compris : pas question de soutien à l’usage de la voiture, politiquement incorrect ! Outre la difficulté de mise en œuvre, l’option du chèque carburant a été écartée car pouvant être considéré comme une prime à la mobilité individuelle, peu dans l’air du temps !
Restait la baisse de la TVA, encouragée par Bruxelles, mais vite écartée par Bercy qui a rapidement fait les comptes : 1 centime de baisse coûterait un 500 M€ aux finances publiques. Trop coûteux donc et au surplus envoyant un signal de routes ouvertes à tous – grosses cylindrées comprises – mal venu en cette période de transition écologique. Sauf que si le prix du carburant poursuit sa flambée, ce « cadeau » de 100 €, qui coûtera tout de même 3,8 Md€ à l’État, apparaît déjà hors jeu par les organisations professionnelles et les associations de consommateurs, et notamment 40 Millions d'Automobilistes. Et là, ces « militants » d’une réduction millimétrée des 60 % de TVA sur le carburant pourraient finir obtenir gain de cause, tant la mesure semble dérisoire gouvernementale. Reste que cette option n’a pas plus le vent en poupe chez nos voisins européens.
En attendant Bruxelles…
À part le Portugal qui a légèrement actionné ce levier fiscal, les Britanniques comme les Allemands, également sous la pression des associations de consommateurs et d’automobilistes, semblent très réticents à appuyer sur ce bouton, selon notre confrère Les Echos.
Nombreux sont les États membres à attendre de la Commission des pistes de réforme ambitieuses. D’autant que doit s’abattre en 2025 l’épée de Damoclès de la taxe carbone, cheval de bataille bruxellois notamment sur les fournisseurs de carburants. De quoi aggraver encore l’équation !
Mais l’urgence est actuellement ailleurs.
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