Le Mondial de l’auto se cherche

La Plateforme Française Automobile, présidée par Luc Chatel, a annoncé en janvier qu’elle souhaitait un « professionnel des salons » pour la préparation de la prochaine édition du Paris Motor Show (Lire Des vœux sous pression). Rappelons qu’elle en est la propriétaire depuis 2018*. Viendrait s’adosser en second rôle AMC Promotion, l’actuel organisateur mais sans son patron Jean-Claude Girot, en incompatibilité de caractère avec Luc Chatel… Depuis, un appel à candidature a été officiellement lancé pour interpeller des structures affutées dans la mise en place d’évènements comme le Mondial. Une « dizaine d'opérateurs français et étrangers a déjà montré son intérêt », peut-on même lire chez notre confrère Challenges. Ce dernier évoque ainsi Comexposium, GL Events et Reed Exhibitions, comme candidats potentiels. Sauf que Reed Exhibitions a abandonné l’organisation du salon Nautique, comparable au Mondial de l’Auto, ainsi que le Midest dans le secteur de la sous-traitance industrielle. Alors qui pour reprendre le flambeau de l’organisation du Mondial de l’Auto ? Il semble que le cahier des charges « très voire trop exigeant » de la PFA d’après certains témoins, repousse les ardeurs des candidats qui ont demandé son assouplissement. Le contrat exigerait en effet de reprendre tout le passif avec l’ensemble du personnel AMC, hors Jean-Claude Girot, et d'endosser toute la charge financière, rôle que n’assumera pas la PFA en recherche de budgets. La date limite pour déposer les dossiers de candidature est fixée au 18 mars. La PFA se décidera en avril. Le dossier est sensible car il nécessite des reins solides pour le futur élu, et l’événement parisien, même sur le podium des visiteurs avec plus d’un million de passages en 2018 devant Francfort et Genève (respectivement 810 000 et 660 000 visiteurs), a perdu de sa superbe en perdant plusieurs marques qui « ont fait leur choix », souffle un acteur de la profession. La liste des constructeurs défaillants est connue : Volkswagen, FCA, Ford, Opel, Nissan, Mitsubishi, Volvo et Mazda se sont détournés de Paris. Et il n’est pas certain que ces marques reviennent…Pire, cette liste pourrait s'allonger. Du coup, d’autres voix chagrines suggèrent carrément une vente « à terme » du Mondial de l'auto après le bilan 2020 « qui sera une édition charnière ». Rien n'est moins certain mais tous font ce constat : un salon biennal ne se suffit plus à lui-même. « Hors période, il doit s’adosser à d’autres événements internationaux pour occuper l’espace et les esprits, et générer du business additionnel ». A suivre. * Depuis février 2018, la PFA pilote le Mondial de l’Auto, après sa fusion absorption avec le Comité des salons. Le Conseil des présidents de la PFA est constitué du collège constructeurs PSA et Renault et du CCFA, d’un collège équipementiers (Faurecia, Michelin, Plastic Omnium, Valeo), de la Fiev et de fédérations métiers (FFC, FIM, GPA, SNCP). Muriel Blancheton