Le SPP propose aux salariés de Bridgestone des emplois dans sa propre filière

Muriel Blancheton
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Démonte-pneus

Pourquoi ne pas accompagner les salariés des chaînes de montage de Bridgestone à Béthune (Pas-de-Calais) dans leur reconversion professionnelle vers une filière pneumatique en déficit chronique de main-d’œuvre ? C’est le pari lancé par le Syndicat des Professionnels du Pneu.

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La proposition du SPP pour amoindrir la casse sociale, si possible, est pertinente et a le mérite d’exister. L’usine du manufacturier va en effet laisser sur le carreau 863 personnes pour cause de « surcapacité de production européenne et de concurrence des marques asiatiques à bas coûts », a justifié la direction. Celle-ci jure vouloir limiter au maximum le nombre de licenciements par des mesures de préretraite, de reclassement interne ou externe des salariés, outre la recherche d’un repreneur pour le site. Sauf que pendant ce temps, sur le territoire, il manque en permanence 1000 monteurs en pneumatiques industriels notamment. Le SPP s’est donc adressé à la direction de l’usine pour jouer le rôle d’entremetteur entre des candidats potentiels et des entreprises de distribution en demande. En clair, mettre en relation les personnes candidates pour changer de métier avec les entreprises qui recherchent du personnel, « que ce soit sur le plan local ou national pour ceux qui souhaitent non seulement changer de métier… mais aussi de vie. Il y a trois choses qui me paraissent importantes : d’une part, ces métiers en distribution donnent une place importante à l’autonomie et à l’esprit d’initiative, ce qui est différent des postes en usine. Ensuite, tout est fait en relation avec des organismes agréés. Enfin, le SPP apporte une formation adaptée jusqu’à la prise de poste en entreprise », explique Dominique Stempfel qui n'en démord pas : le service au pneumatique est un métier d’avenir. "Quel que soit le type de véhicule, les pneus continueront de s’user sur le sol français ! Autrement dit le service au pneumatique, lui, n’est pas délocalisable ! »

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Le président du syndicat indique qu’il est possible d’acquérir en trois mois le savoir-faire nécessaire pour intégrer une entreprise adhérente de sa fédération. Pour rappel, celle-ci fédère plus de 1000 groupes d’entreprises qui emploient 13 000 collaborateurs (Point S, Euromaster, Profil Plus, Siligom, Vulco, First Stop, Taqui Pneus...).

  • Ainsi, des sessions régionales seront organisées pour former ces nouvelles recrues non issues de l’univers du commerce et du service, en partenariat avec plusieurs établissements habilités par l’OPCO de la branche des services de l’automobile.
  • Les formations certifiantes existent déjà dans trois établissements CFA (La Motte-Servolex, Thionville et St Jean de la Ruelle) via le dispositif POEC (Préparation Opérationnelle à l’Emploi Collective) proposé par Pôle Emploi.
  • En fonction des besoins, de nouvelles sessions pourront être ouvertes dans d’autres régions notamment les Hauts de France pour les candidats moins mobiles.

« Le SPP a mis en place une organisation qui permet d’assurer une solide formation. C’est l’occasion pour des candidates ou candidats d’apprendre un nouveau métier et d’entamer une nouvelle carrière dans une filière qui offre de bonnes perspectives d’avenir. »

Muriel Blancheton
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