La ministre du Travail est intervenue mardi 15 octobre devant un parterre de 300 invités lors du dîner de Gala d’Equip Auto. Une allocution brève mais rare de la part d’un membre du gouvernement en place, suffisamment pour être soulignée. Au cœur de son discours, Muriel Pénicaud a salué une filière toute entière chahutée par une concentration de facteurs pouvant devenir anxiogènes et fatidiques s’ils ne sont pas anticipés. Entre une transition écologique obligatoire et la révolution numérique galopante, l’industrie automobile française, comme les autres industries d’ailleurs, est en effet à un carrefour de son existence. Mais, « cette transformation est inévitable et croissante. Tous les acteurs de l’auto, constructeurs, équipementiers, concessionnaires, réparateurs...doivent remporter la bataille qui se joue sur plusieurs tableaux. Tout d’abord, celle des compétences, car c’est l’avenir de nos entreprises, dont bon nombre voient leur expansion ralentie par le manque de compétences accessibles sur le marché. » La ministre a appelé les acteurs de l’auto, constructeurs, équipementiers, concessionnaires et réparateurs à anticiper la disparition de certains métiers d’un côté et la carence des ressources compétentes de l’autre. « Ce n’est pas une fatalité. Le capital humain fera toujours la différence. Innovons et investissons sur le capital humain ! Mais faisons-le en anticipant. Décidons de notre avenir à 3 à 5 ans, le temps utile pour y voir plus clair. Passer de l’essence à l’électrique, ce n’est plus du tout le même métier en réparation ! Il faut accompagner les salariés dans cette mutation et puiser dans la diversification dont nos entreprises ont besoin ! » Parmi les autres marqueurs, la reconversion interne des salariés, via notamment le Compte Personnel de Formation qui arrive le 21 novembre pour 25 millions de français dont 18 millions de salariés, et la bataille sur l’égalité Homme-Femme. « C’est tout l’intérêt des entreprises car il permet d’élargir le panel de recrutement et accessoirement, c’est un sujet d’équité, puisque nous sommes encore en France à 9% d’écart sur le salaire à travail égal ! Ce qui n’est pas glorieux… » Enfin, Muriel Pénicaud a rappelé l'irrigation bénéfique des entreprises de l'auto dans les territoires en matière d'emplois, de soutien social et de lutte contre l'isolement.