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Résiliations Stellantis: les inquiétudes des agents Citroën

Muriel Blancheton
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« Je parle bien d’une pièce de théâtre orchestrée par Stellantis : nous mentir de la sorte est gravissime ! » Denis Baeza ne décolère pas. Le président du groupement national des agents Citroën (1 100 adhérents sur 1 500 agents) se démène depuis le 19 mai pour connaître le sort réservé par le constructeur aux réparateurs agréés de la marque aux Chevrons, après la résiliation sans appel du contrat de réparation liant les agents au constructeur.
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« Nous étions tellement concentrés sur le dossier de la résiliation des contrats en VUL, avec la date butoir du 18 mai, que nous n’avons rien soupçonné ! », lance Denis Baeza, le président du groupement national des agents Citroën. Comme les concessionnaires aux chevrons, les agents se sont vus résilier leur contrat de réparation VL dès le 19 mai. Sans information préalable.

Les agents ont certes l’habitude : le contrat de RA2 date des années 2000 et a été résilié au moins quatre fois depuis cette date ! Sauf que jusqu’à présent, ils connaissaient déjà – un peu – le contenu des nouveaux contrats avant de le signer. Là, ils n’ont aucune information sur la teneur des nouvelles exigences du constructeur – vers un allégement ou un durcissement des standards – alors que le nouveau Règlement d’Exemption est en cours d’écriture pour des mois.

Réseau secondaire, mais pas subsidiaire

Devant ces deux inconnues, l’inquiétude demeure et les agents s’impatientent. Et surtout, les questions fusent : les agents commerciaux sont-ils prévus dans le nouveau contrat ? Si le concessionnaire Citroën référant est résilié, que devient son agent ? Est-il sorti mécaniquement du réseau ou déporté vers un nouveau concessionnaire adoubé par Stellantis ? Ce dernier peut-il se passer du réseau secondaire, sur le volet commercial, balayé par l’avènement du véhicule électrique et la vente sur le digital ? Est-il raisonnable de penser que le constructeur puisse assécher son réseau secondaire, donc son maillage et sa proximité locale ?

« Ce serait une folie, une énorme erreur ! Le contrat de réparation noué avec l’agent assure à la marque l’entretien et la maintenance de son parc roulant, qu’il soit en panne ou sous garantie. Ce serait impossible de le faire avec un nombre d'agents réduits. »

De toute évidence, cette résiliation abrupte ajoute de la tension à des relations déjà conflictuelles, notamment sur les conditions de rémunération du réseau sur les ventes de véhicules neufs (voir « Les agents Citroën ne lâcheront rien sur la rémunération des VN »).

« Nous ne serons pas davantage Eurorepar Car Service »

D’autant que les directives du constructeur n’apaisent en rien les inquiétudes. « On nous a demandé de baisser notre rentabilité, donc de gagner moins d’argent en compensant par la baisse du coût de distribution d’un véhicule ou encore par des économies de structure, indique Denis Baeza. Mais à qui profite cette baisse de rentabilité ? Cela va-t-il conduire à baisser le coût d’un véhicule ? Ou le prix des pièces, donc la facture du client final ? Pas si sûr… Ce sont des discours dangereux que nous n’entendions pas auparavant. C’est inquiétant car il y a des milliers d’emplois à la clé chez nous ! Et le réseau est clair : s’ils ne sont plus agents Citroën, ils ne seront pas davantage Eurorepar Car Service ! ».

Il souligne combien – peut-être paradoxalement - la marque Citroën coule dans leurs veines… « Stellantis gère au préalable la résiliation des contrats avec les distributeurs VN avec des entretiens programmés jusqu’en juillet. Soit. Il n’en demeure pas moins que les agents ont besoin de réponses dès à présent pour se rassurer et avancer ! Tout ce que nous souhaitons, c’est conserver les acquis d’un contrat plutôt protecteur qui empêche n’importe qui d’accrocher le panneau d’agent Citroën », conclut le président.

Muriel Blancheton
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