Pénurie pneumatiques : la nature a toujours horreur du vide
L’inertie logique des usines de production de pneumatiques, mises à l'arrêt pendant plusieurs semaine lors du premier confinement, a provoqué une rupture dans la chaîne traditionnelle. Depuis mars, elles n’ont pas récupéré leur capacité à 100 %, profitant largement aux plateformes BtoB qui se sont engouffrées dans la brèche.
Tout le monde cherche son pneu ! Après un confinement généralisé, les ateliers ont vu arriver les clients en masse. Or, les manufacturiers n'ont rouvert leurs usines qu'avec une cadence progressive, et un taux de disponibilité de 50 % maximum dans leurs dépôts régionaux, encore observé en septembre/ octobre. Les pros ont rarement été témoins d’une telle rupture, même en sortie de crise en 2008. À l’époque, les industriels avaient gravement resserré les boulons de leur logistique en réduisant drastiquement des stocks trop immobilisant financièrement. Mais 2020 est décidément une année hors-norme. Car la nature étant ce qu’elle est, lorsque les usines souffrent, les plateformes européennes en profitent et battent des records de vente avec bien souvent un mois d’avance sur la saison par rapport à 2019, au même point de passage. Pourquoi ? Parce qu’elles ont enregistré de telles performances jusqu’à la mi-mars (+ 20 % pour certaines) que les trous provoqués par le premier confinement dès mars se sont relativement vite refermés dès la reprise début mai (- 8 %). Et les mois suivants ont été exceptionnels à bien des égards jusqu’en octobre (+ 19 %). À voir bien sur comment se comportera le client final jusqu’à la fin de l’année, après ce deuxième confinement. Mais ces plateformes savent qu’elles ont le stock pour répondre à la demande. « Et finir l’année à + 10 %, même avec les grands écarts traversés (deux confinements et trois mois d’arrêt d’activité), c’est aussi hors-norme pour elles », témoigne un observateur du marché.
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