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PFA/CCFA/FIEV : vœux sous pression

Caroline Ridet
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Ambiance élégante mais électrique ! Luc Chatel, aux commandes de la Plate Forme Automobile, a servi un discours pimenté lors des traditionnels vœux des représentants des équipementiers (Fiev) et des constructeurs (CCFA). « Soyons offensifs. Il faut agir plutôt que de subir, car face aux défis de la société, l’auto n’est pas le problème mais la solution. » L’ex-secrétaire d'Etat à l'Industrie et ministre de l'éducation semble porté par les défis qui bousculent l’écosystème auto. Il s’est félicité de l’union des différentes strates de la filière – « qui ont des visions différentes, voire contradictoires ou même dissonantes » - pour cette année de travail qui a débouché en mai dernier par la signature du Contrat Stratégique de filière. Il a martelé l’impératif pour l’industrie française d’être dans la course à l’électrification, la mobilité, l’autonomie « dont l’écosystème est aujourd’hui en place avec le démarrage des expérimentations cette année ». Mais si les ambitions sont là, la période est compliquée en politique intérieure, et à l’international (bataille commerciale Chine/USA, Brexit…). S’y ajoute la concurrence « exacerbée dans l’auto avec l’arrivée des GAFA » et l’accélération folle de Bruxelles en matière de seuil d’émissions. « Il va falloir composer avec ces chocs ». Et ce politique n’oublie pas l’impact de tous ces éléments sur les villes et la mobilité. Pour y voir plus clair, la PFA a commandé la rédaction d'un livre blanc sur la mobilité dans les villes qui sera rendu public au cours du premier semestre 2019.

Le Paris Motor Shows en questionUn environnement qui se tend. D’où l’urgence à « travailler sur les moyens et la visibilité de la filière française et notre vecteur est le Paris Motor Show ». Et là, le président de la PFA n’a pas mâché ses mots. « Le monde des salons est en pleine transformation. Ceux qui ne changeront pas disparaîtront ! » En clair : malgré une belle édition 2018, le Mondial doit se réinventer, « retrouver l’esprit de pionnier ». Une mutation que l’organisateur historique AMC Promotion ne pourrait, selon lui, mener seul, et qu’il veut adosser à un « professionnel » des salons ! C’est clair, le paysage va changer dans les prochains mois et occasionne déjà des conflits de territoire. La PFA qui prend le leadership aura la tentation d’optimiser le dispositif français s’appuyant aujourd’hui sur le Paris Motor Show piloté par le CCFA, Equip Auto co-conduit par la Fiev et la FFC ainsi que Solutrans entre les mains de la fédération de carrosserie (lire la position de Patrick Cholton). Trois cibles qui ne sont pas facilement miscibles mais qui devront sans doute accepter des passerelles. La première édition de Mondial Tech lancée sur le Paris Motor Show et programmé dans le cadre du prochain Equip Auto en est le premier exemple. Ce champ des possibles rend l’ambiance électrique.
Les priorités : Neutralité technologiques et politiques à l'écoutePlus soft, Christian Peugeot, le président du CCFA a cependant dépeint un paysage incertain. « Jusqu’à maintenant, l’environnement de l’industrie était cyclique mais prévisible en matière de technologie comme conjoncturel. Aujourd’hui, on ne voit plus tellement clair. Nous avons bien une vision des risques, mais ne voyons pas encore comment transformer les perspectives en objectif de rentabilité. Malgré tout, cette révolution est formidable. » Il a insisté sur le caractère impératif de la neutralité technologique. En clair : messieurs les politiques (nationaux et européens), fixer des règles mais laisser aux industriels le champ « techniquement et économiquement viable » pour développer différentes options technologiques. « À l’aube du Grand Débat voulu par Emmanuel Macron, nous allons travailler pour que les pouvoirs publics reconnaissent le rôle central de l’automobile qui reste un facteur clé pour l’accès à l’emploi. »Enfin, Jacques Mauge, au nom de la Fiev a plaidé pour que la filière reste groupée dans cette période où « l’Europe est faible, la France doute de sa trajectoire et de ses objectifs. Le doute est la pire des faiblesses ». Outre de souhaiter « un grand succès à Equip Auto 2019, qui doit continuer dans l’évolution engagée en 2017 », il appelle de ses vœux « plus de raisons aux politiques ». On aura compris que l’année va être chahutée pour l’écosystème automobile. Caroline Ridet
Caroline Ridet
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