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Report du contrôle pollution renforcé, et après…

Caroline Ridet
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Le 21 décembre, l’arrêté paru au Journal Officiel a acté l’annonce faite par Édouard Philippe du report de six mois de l’entrée en application des nouvelles règles du jeu en matière de contrôle pollution, et notamment avec le renforcement de la mesure d’opacité des fumées des versions diesel. Officiellement, il s’agissait de calmer la colère des Français ayant endossé le gilet jaune craignant de ne pas passer le contrôle technique. Il s’agit maintenant de s’interroger : quel impact sur la filière et à quoi vont servir ces six mois de délai ?

Le premier impact se joue dans les centres de contrôle technique qui ont dû s’équiper à marche forcée (et avec des difficultés à se faire livrer par des fournisseurs dépassés) pour pouvoir mesurer l’opacité. Au 1er décembre, plus de 3 000 centres de contrôle technique avaient déjà investi « soit par mise à jour de leur matériel, soit par l’achat d’un nouvel opacimètre, pour des dépenses allant de 1 000 à 8 000 € », rappelle le CNPA. Des investissements dont l’amortissement ne va pas pouvoir se faire tout de suite ! D’autant que certains se demandent si le moratoire de six mois ne va pas être prolongé ! C’est clairement un mauvais signal qui a rapidement donné ses effets. Alors que les volumes de visites techniques étaient en progression jusqu’à l’été, la rentrée a vu leur léger recul pour une véritable dégringolade avec le début du mouvement des gilets jaunes en novembre (-14 %) et décembre (- 18 %), et janvier 2019 est resté dans cette tendance. On parle d’un nombre de visites divisé par cinq sur 2018 !
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Les réseaux de garages avaient également beaucoup misé sur ce renforcement du contrôle technique, pronostiquant des volumes de prestations à la hausse en matière de visite de pré-contrôle et de plus de 2 millions d’interventions dans le cadre d’une contre-visite. La filière espérait aussi que le nouveau contrôle pollution pousserait la maintenance écologique des véhicules avec un volume important de décalaminage. Alors, six mois perdus ? En termes de chiffre d’affaires complémentaire, certainement. En revanche, ce moratoire va laisser le temps à tous de s’équiper et de se former pour accueillir les futurs recalés. Un temps qui va également permettre de gonfler les effectifs des labellisés Éco-Entretien, dont 500 sont répertoriés aujourd’hui – pas suffisant pour couvrir l’ensemble du territoire.Parallèlement, profitant de cette pause forcée, le CNPA a convenu avec le cabinet du Premier ministre, qui les a reçus début décembre, de préparer une campagne de communication sur le rôle préventif du contrôle technique auprès des automobilistes. Sera également créée une plateforme, placée sous la responsabilité de l’organisation et contrôlée par la DGCCRF, recensant les centres existants, leurs prestations et les tarifs associés. Car le Premier ministre a également demandé aux acteurs du CT une modération sur les prix pratiqués à partir du 1er janvier 2019. Requête entendue. « Nous nous sommes effectivement engagés à prôner la modération tarifaire et préconisons de ne pas augmenter les tarifs cette année. Sauf que les têtes de réseau ne fixent pas les tarifs des centres, qui sont des entreprises indépendantes », rappelle Bernard Bourrier, président de la branche Contrôle Technique du CNPA et P-DG d’Autovision. Reste que la baisse des visites a déjà amené certains centres à reprendre la guerre des prix ! Mais en contrepartie, le CNPA demande une baisse de la fiscalité des prestations de contrôle technique et de réparation pour défaillance critique sur les véhicules de plus de dix ans. La filière verrait bien l’enveloppe « Prime à la conversion du parc » convertie en un dispositif d’aide à la maintenance écologique… Voir si le gouvernement va rebondir sur ces propositions constructives.Caroline Ridet
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