Sale temps pour les MDD
Partout en général et dans la rechange auto en particulier, les temps sont durs pour les MDD, ces “private label” qui permettent de positionner des offres premier prix. Les chaînes de production, insuffisantes à servir une demande en explosion, ne sont de toute façon rentables qu’en produisant Premium. Mais le malheur des uns peut, en l’occurrence, faire le bonheur des autres…
Pénurie et hausse des prix des matières premières et composants, coût exponentiel de l’énergie et explosion des coûts de transports, surtout sur le trajet Chine/reste du monde… Quels que soient donc les produits et les marchés, les chaînes de production erratiques tirent toutes les même conclusions d’un tel cocktail : quitte à ne pouvoir servir toute la demande, autant privilégier, tant que faire se peut, les produits à marge. Résultat : les offres, quelles qu’elles soient, commencent à manquer ou manquent déjà de produits “low cost” pour alimenter les gammes dites MDD ou premiers prix.
Du point de vue des industriels, une telle crise de l’offre a au moins un mérite : rendre l’initiative aux producteurs en réduisant le pouvoir croissant des distributeurs. Regardez l’électroménager, qui se frotte les mains en voyant les consommateurs monter assez gaillardement en prix faute de produits bas de gamme. Les mêmes causes produisent donc les même effets sur les pourtant stratégiques gammes MDD dans l’automobile. Bon marché par définition, ces gammes sont, partout dans le monde, mises pour l’instant sous la pile des plans de production puisque les coûts de production les disqualifient. et cela risque de durer. En 2022, les équipementiers espèrent pouvoir passer des augmentations allant de presque 10 % à parfois plus de 20 %, selon les matières premières et les zones géographiques de production…
A quelques autres, malheur est bon
Les manufacturiers, pénalisés par les arrêts de production en 2020, avaient logiquement ouvert le bal en ne fournissant quasiment que des pneus premium quand leurs usines redémarraient mi-2020. C’est aussi le tour des pièces. Partout dans le monde, les stocks surabondants en 2020 commencent à souffrir d’approvisionnements insuffisants alors même que la demande en rechange, elle, explose au-delà des rêves les plus fous des équipementiers.
C’est certes une mauvaise nouvelle pour les consommateurs. Un embarras aussi pour la distribution, qui perd une partie de son jocker MDD dans ses négociations avec les équipementiers premium. Pas nécessairement pour les autres acteurs de la rechange et de la réparation auto. Les assembleurs de gammes, aux sourcings diversifiés, vivent de belles semaines, eux qui peuvent à la fois boucher les trous d’air et en passant, augmenter leurs prix. Les réparateurs peuvent aussi répercuter tout ou bonne partie des hausses, arguant que le manque d’offre impose de s’approvisionner en premium.
Si la tendance pénurique perdure, peut-être aussi est-ce une bonne nouvelle pour les divisions pièces et services des constructeurs. Quand les produits commencent à manquer, la disponibilité prime sur le prix. Et des stocks de pièces à prix élevé, il y en a, en rechange constructeurs…