Marché TC4 : un premier semestre réoxygénant ?
Le sell-in a rebondi de 5 % au S1 avec 15,4 millions de pneus TC4 écoulés vers la distribution par les manufacturiers. Par ricochet, le sell-out a fait un saut de 4,6 % avec une bouffée d’air frais pour les distributeurs adhérents du Syndicat du Pneu, donc hors ateliers traditionnels et réseaux primaires. Ils ont ainsi revendu 8,1 millions d’enveloppes pour un CA de 900 M€ sur les six premiers mois.
Un peu d’optimisme dans un climat attentiste et un secteur qui n’a pas retrouvé ses niveaux pré-Covid, souligne le Syndicat du Pneu dans son bilan d’étape pour 2024 réalisé avec GfK. « Sous l’effet d’événements conjoncturels multiples, le marché du pneu fait l’objet d'importantes mutations », lance Dominique Stempfel. Le président du Syndicat du Pneu mentionne une loi Montagne modifiant « profondément l’équilibre entre les segments » et un pneu 4S qui s’est imposé durablement avec 33 % de part de marché. « On peut même penser qu’il peut potentiellement représenter la moitié des ventes de pneus TC4 à terme », estime le président, qui pointe également la mutation des comportements des revendeurs qui favorisent le 4S dans leur rotation de stock et des conducteurs adeptes du Quatre Saisons dès le premier renouvellement.
Le pneu premium perd toujours du terrain
La quête de prix, également dans les esprits des foyers sous pression économique, a fait dégonfler le Premium désormais crédité d’à peine 50 % de part de marché, au profit d’un Budget qui a franchi le palier des 20 % de part de marché. « Ce constat ne nous porte pas à l'optimisme : malgré une inflation dimensionnelle liée à la croissance du parc de SUV, notre marché s’appauvrit durablement et malgré une légère progression des achats en 2023, il n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant Covid. »
Prix moyens à un niveau pré-inflation
Les prix moyens ont commencé à croître dès 2021 pour atteindre un pic au second semestre 2022 (jusqu’à + 35 % pour les pneus Tourisme).
Les premières baisses significatives s’enregistrent au premier semestre 2024 sur les pneus les plus chers (4x4/SUV) avec un retour à un niveau de prix pré-inflation. Le prix moyen des Tourisme est évalué 104 € (+ 0,7 %), celui du pneu 4x4/SUV à 162 € (- 3,6 %). Les marques Budget (61 €) sortent moitié moins chères que les marques Premium (129 €).
Le Quatre saisons (102 €) est à 1 € du pneu Été (103 €).
Un pneu Tourisme regonflé
Les pneus Tourisme représentent 85 % des volumes, soit 6,8 millions d’enveloppes, et affichent + 3,9 % en sell-out.
Le rebond est spectaculaire pour les pneus 4x4 avec + 12,8 %.
Les pneus Camionnette progressent de 7 %. « Les professionnels sont moins directement soumis aux variations de prix et aux problématiques de pouvoir d’achat », note le syndicat du Pneu qui souligne que les volumes de pneus Tourisme peinent à revenir à des niveaux supérieurs à ceux qui ont précédé la crise sanitaire de 2020.
Marques B et Budget gourmandes, réseaux primaires et tradis aux aguêts
Les arbitrages de consommation durant la période d’inflation ont défavorisé les Premium au profit des marques B et des Budget. Ces dernières, nettement moins chères même si leurs prix ont augmenté comme les autres, ont vu leur part de vente progresser de 13 % à 19 % entre 2019 et 2024.
Les évolutions sont beaucoup moins franches en milieu de gamme : + 2 points pour les marques B et stabilité pour les marques exclusives (Tradebrand).
Par canaux, les centres autos sont tombés à 27 % de part de marché, les pneumaticiens sont à 25 %. Conclusion : les réseaux primaires et ateliers traditionnels (hors panel) ont sorti leurs griffes et s’arrogent 34 % de part de marché, dénotant une concurrence féroce.