Le pneu redonne de l’air aux ateliers

« Nous avons fait un vrai travail de fond depuis dix ans chez nos distributeurs pour que les réparateurs puissent disposer du pneumatique dans les délais et développer leur business additionnel. Aujourd’hui, le pneumatique représente 8 % du CA d’un grossiste Autodistribution (5 % en 2015), 20 % pour celui d’un réparateur AD Garage, et 15 % pour un AD Carrosserie ! », indique Laurent Desrouffet, directeur général des réseaux et de la réparation du groupe PHE. Ainsi, ce dernier annonce 1,5 million d’enveloppes vendues par les réseaux mais objective les 3 millions dans cinq ans. « Actuellement, nous avons 250 000 pneus en stock sur les 350 grossistes nationaux, une quarantaine sont identifiés comme de gros magasins (2500 m² chacun) et stockent 1000 pneus chacun, d’autres plus petits gèrent les plus fortes rotations. 60 % des ventes sont en H+ pour servir le client, c’est notre force. Mais nos objectifs à cinq ans impliquent mécaniquement une augmentation du stock, donc l’appui d’autres modèles logistiques pour irriguer les flux », indique Laurent Desrouffet (invité lors de l'émission de notre confrère Le Journal du Pneumatique). Ce dernier souligne également la nécessaire montée en gamme des pneumatiques en premium (nouvelles technologies, véhicules électriques…), pour notamment répondre aux besoins des flottes chez les carrossiers. « Nos gammes actuelles en Budget et Quality répondent majoritairement à un parc ancien (+ 60 % du parc à + 10 ans), établi en zones rurales. Mais nous nous sommes musclés avec trois ou quatre manufacturiers partenaires (comme Leao Tyres…) et nous appuyons sur d’autres acteurs en dépannage pour compléter le stock. » Le pneu est ainsi la deuxième famille commandée via Autossimo sur un CA global de 650 M€. Le pneu représente 11 % des ventes totales. 

Chez Midas, le pneu est aussi une vraie passerelle vers l’entretien mais l’enseigne veille à l’équilibre du mix dans les activités du franchisé, entre le pneumatiques (25 % du CA) et la maintenance. « Un site Midas propose du pneumatique mais réalise un tour systématique du véhicule pour un diagnostic complet », explique Julien Gourand, le directeur général de Midas France. La logistique s’appuie sur Mobivia, sa maison-mère, pour la massification des achats et la mutualisation des stocks. Objectif : avoir de la disponibilité, du prix mais aussi « une forme d’autonomie vs les pneumaticiens. Nous proposons du délai en H+ ou en J+ avec l’appui de stockistes externes si besoin. Nous multiplions les partenariats pour avoir une réponse large, et Autodistribution et Continental en font partie. Mais tout notre réseau stocke, avec des marques privilégiées, des outils d’accompagnement… La chaîne logistique doit être optimale car Midas doit être un hub de services (jockeyage, recharge de VE, réparation de batteries…). Un hub qui sera capable de gérer toutes les technologies dans dix ans ! », ambitionne le directeur général.
Chez BestDrive (Continental), l’équilibre du mix est également surveillé de très près avec un poids du pneu « raisonné et des activités de réparation équilibrées pour la bonne rentabilité de chaque centre, tout en étant une alternative aux réseaux primaires », explique Alessandro de Martino. Le directeur général pointe le positionnement historique de l’enseigne sur le véhicule industriel. Un centre BestDrive réalise 66 % du CA en pneumatique dont 50 % en VI, impliquant un coût supérieur pour chaque enveloppe. La rentabilité est encore différente. « Surtout, les attentes des flottes sont différentes. Le pneu, c’est 5 % du coût du véhicule à gérer, mais il influence largement la consommation de carburant, l’entretien, le dépannage… », indique-t-il.