A. Recasens, Pirelli : « Le pneu est une pièce clé dans le catalogue de tous les pros »

2022, année horribilis pour tous ?
Alejandro Recasens : Nous avons tous soufferts dans une supply chain perturbée, à un moment où nous étions tous en sous-capacité. La crise, l’inflation, la hausse des taux d’intérêts… se sont ajoutés, faisant chuter la demande d’un client final en recherche logique de bas prix. Au final, le marché est plus compliqué qu’il y a deux ans après le Covid ! Nous sommes de nouveau dans un déséquilibre sur une échelle à court terme. Mais ce n’est pas le cas à plus long terme.

Pourquoi ?
A. R. : Le parc vieillit, voire grossit ! C’est ce qui fait garder la sérénité. Même si le kilométrage diminue, la mobilité est une nécessité, c’est ce qui fait que le marché reste dynamique. Les prévisions les plus pessimistes anticipent un marché flat à - 5 % pour 2023, ce qui reste raisonnable par rapport à certains secteurs à - 20 ou - 30 %. 

Pourquoi le pneu est-il redevenu un enjeu ? 
A. R. : Parce que c’est un élément fondamental du véhicule qui a repris ses droits chez les réparateurs. C’est un outil de fidélisation et de business, une pièce clé dans le catalogue du distributeur et du réparateur. Ne pas proposer cette prestation est une erreur pour le pro. Nous poussons nos enveloppes dans tous les canaux en nous appuyant sur le logistique de certains grossistes spécialisés, nos 35 commerciaux sur la route et nos gammes spécifiques en remplacement (Powergy et le All Season SF2), moins technologiques mais avec des prix dépositionnés. Et c’est bien ce rapport qualité-prix qui nous ouvre la clé de l’IAM.