Transition énergétique : les flottes à l'heure du choix

Muriel Blancheton
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D’ici 2030, 70% des flottes d’entreprises, quel que soit leur taille, devront être électriques. Une obligation réglementaire qui impacte déjà les entreprises quand sonne l’heure du renouvellement.

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L’électrification du parc en général et des flottes en particulier avance à marche forcée ! La loi LOM interdit le véhicule thermique d’ici 2040 pour atteindre la neutralité carbone en 2050. La loi Climat et Résilience impose 33 Zones à Faibles Emissions dès 2024 (contre 12 actuellement), avec des restrictions sévères de circulation sur les voitures Diesel. La WLTP qui sert de base de calcul au malus écologique appliquera une hausse de la taxe dès 128 g/ co2/ km en 2022, puis à partir de 123 grammes dès 2023. Enfin, la loi CAFE oblige les constructeurs depuis le 1er janvier 2021 à respecter le seuil de 95 g/ CO2 / km. C’est pour cela que tous orientent leurs gammes vers des électriques et des hybrides sur leurs VL (berlines et breaks), sonnant le glas du SUV. De facto, la « Car Policy » des entreprises (le catalogue de véhicules à disposition des salariés avec leurs règles d’attribution), est bousculé. Des entreprises qui vont devoir respecter des quotas pour renouveler leurs flottes : 10 % de véhicules à faibles émissions à partir du 1er janvier 2022, puis 20 % dès janvier 2024, puis 40 % dès 2027 et 70 % en 2030 (loi Climat et Résilience). Clairement, l’orientation vers le véhicule électrique semble inexorable. Mais ce basculement sans autre alternative fait s’interroger le gestionnaire sur les avantages du VE pour constituer son parc. « Il y en a un et c’est le plus important : la baisse des couts de carburants par rapport à un thermique ! », indique Xavier Moreau (consultant Altergrids), à l’occasion d’une table ronde organisée par FullCar Services, le spécialiste du transport de véhicules (convoyage) et le suivi de parc pour les entreprises.

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Autres points positifs énoncés : l’impact significatif sur le coût total de possession (TCO), sur la base de 30 000 km/ an), en termes d’amortissements, d’entretien (huiles, freins) et taxes. Résultat : la valeur résiduelle du VE se maintient. « Donc une flotte de VE coute moins chère qu’une flotte de thermique ! », calcule Xavier Moreau qui souligne également l’exonération de la TVS et des frais d’immatriculation. « Attention, le bonus achat sur un VE est de 4000€ mais va descendre à 3000€ au 1 er janvier 2022.

Mais reste à convaincre l’utilisateur et répondre aux objections logiques sur l’autonomie et la recharge. « Le réseau de recharge en France se développe. Si 50% des autoroutes sont équipées, cela devrait être de 100% en 2023. » Quant aux hybrides rechargeables, Xavier Moreau évoque, certes, un « bon compromis… sauf qu‘il faut une discipline de fer en le rechargeant systématiquement à chaque arrêt. Le moteur électrique n’est pas assez puissant, et le thermique prend le relais donc il est émetteur de gaz. » L’hydrogène ne trouve pas grâce non plus à ses yeux avec une chaîne compliquée (transformation de l’hydrogène et reconversion via la pile à combustible). « Un mode utilisé pour les longues distances sur du transport lourd, mais ne convient pas à grande échelle en VT. Allez directement sur le VE ! Même si les aides de l’état diminuent, le prix d’un VE diminuera également via les volumes sur la fabrication des batteries. Un VE sera égal voire moins cher qu’un thermique. La valeur résiduelle ce dernier va s’écrouler car le thermique sera de moins en moins revendables. Celle du VE va augmenter car sa batterie sera réutilisable. »

Muriel Blancheton
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