Akanea dépoussière le TMS avec l’IA

Jérémie Morvan
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Akanea team

La filiale spécialisée dans l’édition de logiciels de gestion pour le transport et la supply chain du groupe Isagri (premier groupe français indépendant d’édition de logiciels informatiques) entend révolutionner le petit monde du TMS en annonçant le déploiement de sa nouvelle solution logicielle évolutive, All Roads, dopée à l’intelligence artificielle. Isagri a en effet investi il y a quatre ans dans une société spécialisée dans l’IA avec pour objectif d’incorporer cette technologie au développement de ses produits.

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All Roads est une solution inédite co-construite avec les clients d’Akanea. Cette plateforme connectée et évolutive donne accès à un ensemble de fonctionnalités, selon le profil et les besoins du client : comptabilité, facturation électronique informatique embarquée dans les véhicules de la flotte, CRM, cartographie, optimisation des tournées, bourse de fret… jusqu’à un moteur de calcul des émissions de CO2 ! Au sein de cette solution, l’IA assiste le transporteur qui va s’appuyer sur ses capacités linguistiques pour pré-remplir un ordre de mission ou effectuer une recherche vocale, mais aussi valoriser ses données. En clair, le soulager sur des tâches récurrentes à travers leur automatisation.

Très concrètement, cette nouvelle solution revendique ainsi un gain de 50 % dans la gestion des e-mails et la saisie des commandes, 11 € économisés par facture grâce à la facturation électronique, 70 % de réduction des coûts administratifs grâce au module e-CRM, etc. Et ce n’est qu’un début : « Selon les cas d’usage, l’IA pourra intervenir sur bien d’autres facettes du métier », annonce d’ores et déjà Pierre Battini, directeur de la business unit TMS d’Akanea.

Les TPE comme priorité

Le déploiement de cette nouvelle solution logicielle commence dès la fin d’année avec l’offre IRoad, destinée aux TPE, à un tarif de 50 € par mois. « Le modèle économique n’est pas encore complètement défini, mais c’est Akanea qui va porter cet investissement. Il faut y aller, installer la solution chez les clients et analyser leur taux d’utilisation de l’IA », insiste Jean-Baptiste Cassagnes, directeur général d’Akanea. Les versions enrichies destinées aux PME (XRoad) et aux groupes de transport plus importants aux activités spécifiques, seront déployées « au rythme des clients ».

Car si les TMS sont utilisés par toutes les PME et les grands groupes, ce type d’outil n’est pas encore systématique pour ces petites structures au CA annuel sous la barre de 2 M€ mais qui représentent 70 % des 33 000 entreprises du secteur en France ! Qui plus est un segment de client que l’éditeur ne touchait pas jusqu’à présent… « C’est précisément cette cible de clients que nous ambitionnons d’adresser en priorité en leur permettant de s’appuyer sur un outil qui leur dégage du temps sur des tâches non productives, à faible valeur ajoutée. Ils peuvent ainsi se concentrer sur leur cœur de métier », souligne le DG. De quoi rentabiliser rapidement l’investissement ? « Quand un secteur comme le TRM présente de faibles marges, il faut pour ses acteurs des outils leur permettant de maîtriser leurs coûts, optimiser le chargement et les tournées. Il faut pouvoir sortir une rentabilité grâce à des outils capables de leur faire prendre les bonnes décisions au bon moment », plaide Jean-Claude Plâ, président de la holding H2P-H3P. C’est toute l’ambition de la suite logicielle All Roads.

Le TRM sous pression

Jean-Claude Plâ, président de H2P-H3P, a fait le point sur le secteur du TRM. Un secteur « qui souffre », car le contexte n’est pas simple pour les 33 000 entreprises de transport en France, constituées à 70 % de TPE réalisant moins de 2 M€ de CA par an. Elles subissent la concurrence étrangère (cabotage) tandis que de gros clients sont eux aussi dans une passe délicate, notamment les entreprises de BTP. Le secteur peine aussi à recruter du personnel alors même que l’âge moyen des chauffeurs en place est de 55 ans : « Il manque 45 000 chauffeurs actuellement ! », déclare-t-il.

Quant aux marges, elles se compriment dangereusement. « Les transporteurs voient leurs coûts de fonctionnement augmenter annuellement de 5 à 6 % lorsque, en face, leurs clients ne leur accordent que 3 % de hausse des tarifs en moyenne… », poursuit le président de H2P-H3P. Un "effet ciseaux" qui grève les trésoreries, et par conséquent multiplie les risques de défaillances d’entreprises. « S’il se crée beaucoup d’entreprises dans le TRM sur un an (environ 1 500), au moins autant disparaissent sur la même période », précise-t-il. Difficile dans ces conditions d’investir pour verdir sa flotte…

Jérémie Morvan
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