MAN Truck & Bus : faire de la décarbonation une réalité
La filiale française a organisé un événement autour du lancement de sa gamme lourde électrique pour le transport longue distance. Une manifestation synonyme de « top départ » à la décarbonation, non plus seulement pour toute une filière, mais un écosystème dans son ensemble.
Dans la droite lignée de la présentation en novembre dernier de sa nouvelle offre longue distance électrifiée, MAN a rassemblé début février les acteurs du transport routier de marchandises (réseau de concessionnaires, clients transporteurs) afin d’explorer les pistes menant à la nécessaire transition énergétique du secteur du transport routier de marchandises (TRM). Car s’il reste incontournable avec 90 % des marchandises transportées par ce biais, celui-ci est aussi responsable de 12 % des émissions de gaz à effet de serre en France… Le constructeur allemand de véhicules industriels a donc exposé ses objectifs ambitieux en matière de décarbonation, avec pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Or, seuls 2 % environ des émissions de CO2 sont générées dans la phase de production et dans la chaîne d’approvisionnement, les 98 % restants provenant des véhicules mis en circulation. À date, l’unique levier pour y parvenir repose donc sur une offre de camions électriques.
Alignement des planètes
Réseau, clients, mais également pouvoirs publics, chambre syndicale (CSIAM) et énergéticiens ont répondu présents pour se projeter sur les années à venir et identifier les écueils à éviter afin que les mots "développement" et "durable" aillent de pair pour les acteurs du TRM. Pour Jean-Yves Kerbrat, directeur général de MAN Truck & Bus France, « le moment est venu : les planètes s’alignent, l’équation est enfin rendue possible. Les produits sont désormais disponibles, les TCO deviennent de plus en plus compétitifs, des aides à l’achat pour les transporteurs existent depuis 2022 ».
Et pour assurer la pérennité du réseau à l’heure où électrification va signifier moins de pièces de rechange, « le réseau réalise la moitié seulement des opérations d’entretien sur notre parc roulant thermique. Notre objectif est de renforcer la fidélisation de nos clients à travers nos extensions de garantie, contrats d’entretien et les solutions digitales (E-Manager et SmartRoute) liés à ces nouveaux véhicules », précise Jean-Yves Kerbrat. MAN Truck & Bus France accompagne également ses 113 points de service à travers une mise à niveau des intervenants sur les véhicules. La filiale française dispose du plus grand centre de formation du constructeur hors Allemagne, avec un volume de formations représentant plus de 7500 jours / hommes par an.
Infrastructures de recharge : ça urge…
Les infrastructures de recharge sont également un point important dans le verdissement des flottes. Car au-delà de l’investissement conséquent pour un transporteur dans une station de recharge rapide (dix fois plus chère qu’une borne classique de 22 kW), la volatilité des coûts de l’électricité peut significativement impacter le TCO d’un véhicule ! Les énergéticiens présents à l’événement ont exposé des solutions d’optimisation des recharges (recharge intelligente) qui permettent, via des algorithmes, de piloter la recharge du véhicule en temps réel durant des périodes où l’électricité est la moins chère.
Reste la question des bornes "en itinérance", encore trop peu déployées. Si des aides existent pour les infrastructures de recharge en dépôt, rien n’est prévu pour les bornes publiques. Des initiatives privées sont déjà en marche, avec notamment l’association des constructeurs Daimler, Volvo et le groupe Traton, qui ont annoncé investir 500 millions d’euros pour faire émerger 1 700 bornes de recharge en Europe via leur co-entreprise Milence. Alors que plus de 50 000 stations de recharge pour véhicules industriels électriques devraient être nécessaires en Europe en 2030, les gouvernements doivent rapidement montrer l’exemple en matière d’infrastructures de recharge !