NAFILean Vision, nouvelle matière durable pour les pièces visibles intérieures

, mis à jour le 23/06/2025 à 15h05
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Pièces intérieures Nafilean Vision

Forvia, via sa filiale Materi’Act, vient de lancer un matériau biocomposite recyclable destiné aux pièces automobiles apparentes. Entre réduction d’émissions et liberté de design, cette innovation pourrait bien marquer un tournant pour les constructeurs… et les carrossiers ?

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À l’heure où la CSRD oblige aussi bien les industriels que les grosses sociétés de service – assureurs en tête –, voilà qui devrait interpeller les professionnels de la réparation automobile. Même s’ils ne seront pas les premiers à toucher du doigt les pièces conçues à partir de NAFILean Vision, nouvelle génération de matériau composite partiellement biosourcé issue de la R&D de Materi’Act, filiale de Forvia. Destiné à fabriquer des pièces visibles, cet innovant produit associe jusqu’à 25 % de biomasse à des plastiques post-consommation, pour une réduction d’empreinte carbone pouvant atteindre 75 % selon les analyses de cycle de vie. Chanvre, roseaux, bois, sarments ou coquilles d’huîtres : autant de matières naturelles qui donnent au matériau son aspect riche et sa signature écologique.

Concevoir autrement…

Contrairement aux matériaux traditionnels qui nécessitent peinture ou film décoratif, NAFILean Vision s’injecte en une seule opération. Un atout de taille pour les constructeurs comme pour les équipementiers qui fabriquent leurs pièces. « C’est une solution séduisante et prête à l’emploi, qui allie résistance mécanique et excellence esthétique », selon Élise Moreau, présidente de Materi’Act. Plus qu’un simple polymère, Nafilean Vision propose un design intégré dès la matière et un gain de temps au poste de finition.

Déjà utilisé dans un concept car intégrant des plastiques marins recyclés et 10 % de particules d’huîtres, le matériau a séduit plusieurs constructeurs. Il est entièrement recyclable et peut être personnalisé selon les exigences couleur, matière et finition du constructeur. La promesse est claire : un matériau biosourcé, industrialisable, esthétique et compatible avec les standards de production automobile. « Avec NAFILean Vision, nous libérons le potentiel créatif des designers tout en facilitant la transition vers une mobilité plus durable », se réjouit Élise Moreau.

…pour réparer plus vert ?

Pour les ateliers de carrosserie, reste à savoir si cette innovation facilitera la réparation à l’avenir, les pièces intérieures visibles – qui seront les premières à inclure ce nouveau matériau – étant bien plus souvent remplacées que réparées. Or, si NAFILean Vision permet de simplifier leur fabrication à terme, maîtriser sa remise en étant pourrait constituer un levier certain pour les carrossiers afin de répondre à des appels d’offres intégrant des critères RSE toujours plus stricts. Reste à savoir si le design intégré dès la matière évoqué ci-dessus ne servira pas aux constructeurs à imposer leur identité de marque sur lesdites pièces, rendant de fait celles-ci éternellement captives de leur propre distribution en vertu du droit des marques, imprescriptible contrairement à celui des dessins et modèles.

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