Tolv : un premier utilitaire rétrofité pour la ville de Montreuil

Tolv (ex Phoenix Mobility), start-up grenobloise spécialisée dans le rétrofit des véhicules utilitaires, a remis le 16 mars dernier les clés à la ville de Montreuil (93) de son premier véhicule rétrofité, un Renault Trafic. Utilisé par les services de la voirie de la commune, l’utilitaire diesel a été transformé en véhicule électrique après plusieurs mois de travail avec les équipes de la mairie pour répondre au mieux à leurs besoins.

Le véhicule a donc délaissé son moteur thermique pour un kit comprenant un moteur électrique, placé sous le capot, et une batterie implantée sous le plancher du véhicule. Et ce, sans perte de volume utile ! Les organes prélevés pourront éventuellement être réutilisés par le garage municipal pour réparer d’autres utilitaires de la ville (57 VUL sur un parc de plus de 350 véhicules).

La commune s’engage par ce biais dans la transition énergétique, les collectivités se devant d’être à la pointe en la matière car la loi d’orientation des mobilités (LOM) leur impose un renouvellement propre des flottes publiques. Montreuil vise aussi à remplir l’objectif que s’est assigné la Métropole du Grand Paris (40 communes) de n’avoir que des véhicules décarbonés en circulation à l’horizon 2030. Ce premier véhicule de la ville pourrait rapidement être suivi d’un deuxième utilitaire dès cette année, puis deux autres en 2024. Si les homologations sont obtenues pour d’autre marques et modèles, une quarantaine d’utilitaires seraient alors éligibles au rétrofitage. Car Patrice Bessac, maire de la ville, y croit fortement : « Ce process m’apparaît en tous points vertueux car il permet de supprimer les émissions de CO₂ tout en prolongeant la durée de vie du véhicule. Il est aussi bon pour les finances de la ville puisque moins cher que l’achat de véhicules neufs ! Le rétrofit a du sens ; c’est une idée d’avenir qui permet de mettre fin à l’économie du "tout jetable".»

À noter : le partenariat noué entre Tolv et Montreuil prévoit en outre un plan de formation pour les mécaniciens du garage municipal afin qu’ils puissent prendre en charge ultérieurement l’installation en interne d’un kit sur un autre utilitaire de la commune. Et cette prise en charge pourrait également servir à diffuser, en aval, le process de rétrofit auprès des lycées professionnels du secteur de l’auto.

L’entreprise iséroise prévoit d’intervenir sur une trentaine de véhicules cette année, « avant d’industrialiser le process dès l’an prochain grâce à notre rapprochement avec Renault et de viser les 350 unités à fin 2024 », précise Antoine Desferet, cofondateur de la start-up.