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Nexus Automotive International anticipe « l’Automotive Aftermarket »

Jean-Marc Pierret
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Anticiper les évolutions à venir, à commencer par l'impact de l'électrification du parc roulant qui se fera sentir dès 2030, était la trame du Business Forum que Nexus Automotive International vient d'organiser à Vienne en Autriche. Sur fond de l'inéluctable rapprochement des après-vente indépendante et constructeurs...

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Fort de ses 35 milliards d’euros de CA cumulés, le groupement Nexus Automotive International vient de tracer ses voies d’avenir durant son Nexus Business Forum qui réunissait partenaires et adhérents à Vienne du 8 au 11 mars derniers.

Remplir les espaces qui s'ouvrent

Signe d’un temps qu’il voit émerger avec une gourmandise certaine, le groupement international aux 164 membres et 1 763 affiliés dans 140 pays imprime sa vision par un premier changement sémantique. Il ne veut plus parler d’IAM (Independant Aftermarket) mais de AA (Automotive Aftermarket). Comprendre que les frontières s’effacent entre les deux mondes que sont la rechange indépendante et la rechange constructeurs. « Nous arrivons à la fin d’une ère », explique Gaël Escribe qui voit s’ouvrir une période plus collaborative.

Entendre que les changements annoncés par l’électrification à marche forcée du parc roulant imposent des évolutions rapides qui commencent actuellement par révolutionner le business après-vente des constructeurs et mettra encore 8 ans à impacter le parc roulant plus ancien qui fait la fortune des indépendants. Selon la société d’études Roland Berger, presque 20 % du parc seront électrifiés d’ici 2030…

Gaël Escribe compte donc sur « l’équipe agile, entreprenante et compétente » de Nexus Automotive International pour emprunter ces voies nouvelles. « Des espaces s’ouvrent, souligne-t-il, que la concurrence tarde à investir ; Nexus compte bien mettre ces 8 ans à profit pour devenir le leader de la transformation de l’aftermarket automobile ». Et pour cela, Gaël Escribe identifie 6 orientations-clés pour y parvenir.

Nouveaux partenariats

La première, c’est donc cet aplanissement des clivages entre constructeurs et indépendants qui fera passer l’écosystème d’une « culture de la rechange indépendante à celle d’une seule et même aftermarket automobile ». Il compte évidemment sur la mobilisation des partenaires équipementiers, eux qui sont depuis longtemps les fournisseurs des deux univers.

Mais aussi sur les constructeurs : « une expérience commencera au deuxième trimestre avec l’un d’entre eux », annonce-t-il sans vouloir en dire plus. Et ce ne sera, à l’en croire, que le début d’une longue série : Stellantis et Renault ont déjà initié un mouvement tendant vers des partenariats avec des acteurs multimarques ; d’autres suivront, prédit-il en substance…

Ne pas devenir esclave des Gafam

Autre certitude : il ne pourra plus exister de business pièces sans services. Pas seulement ceux liés à la logistique et les livraisons de proximité; ceux qui, aussi, émergent de la digitalisation croissante de l'après-vente.

« Nous ne pouvons pas laisser les évolutions de la mobilité aux plateformes d’intermédiation et aux Gafam dont nous pourrions devenir les esclaves », souligne-t-il. C’est dans cet esprit que nous avons créé le fonds d’investissements Mobilion et que nous participons activement à la création directe de startup en leur apportant une culture du business qui permet leur décollage par l'invention de solutions digitales utiles à l’évolution de notre écosystème ».

Consolider autrement

Troisième orientation : celle des consolidations. « L’électrification annonce une baisse inéluctable du marché de l’après-vente, baisse qui commencera à se faire sentir en 2030 », souligne G. Escribe. Face aux géants qui se sont déjà constitués (LKQ, GPC/AAG…), Nexus compte bien encourager une approche similaire entre les indépendants de second niveaux qui font l’essentiel de ses adhérents pour les aider à demeurer forts.

Par des rapprochements entre distributeurs bien sûr. « Nous allons commencer par assister à des consolidations régionales », explique le groupement mondial pour qui une région implique plusieurs pays. Là encore, il annonce sans vouloir en dire plus des acquisitions et des financements collaboratifs entre plusieurs adhérents européens au deuxième trimestre…

Mais aussi par des consolidations d’achats. Nexus a évidemment compris que la force des grands concentrateurs est d’obtenir de meilleures conditions auprès des fournisseurs en rationnalisant toujours plus leurs achats. « Les membres de Nexus paient 15% plus cher que LKQ ou AAG », calcule-t-il. Il compte donc bien convaincre ses adhérents qu’une plus grande discipline leur permettra d’obtenir les mêmes marges et les mêmes capacités d’investissements. Là encore, par l’approche collaborative si chère au groupement international. Nexus a ainsi initié une expérience entre plusieurs membres adoptant un même et seul fabricant…

Des réseaux de réparation « hybrides »

Jamais en panne d’ambition, Nexus Automotive International compte bien faire de son réseau de réparateurs Nexus Auto le plus grand au monde avec l’objectif d’en déployer 25 000 sur la planète. Pas uniquement pour garantir des débouchés commerciaux à ceux de ses adhérents distributeurs qui les animeront. Pas uniquement pour apporter à ces ateliers les compétences technologiques qu'imposent les technologies automobiles croissantes. Gaël Escribe inscrit ce développement dans les partenariats qu’il considère inéluctables entre des constructeurs qui doivent réduire la taille de leurs réseaux agréés et des indépendants multimarques qui, eux, peuvent leur apporter une capillarité et une proximité après-vente.

Ces 25 000 ateliers Nexus Auto ont donc des opportunités à saisir, autant auprès des constructeurs “classiques” contraints de rationaliser leurs réseaux qu’auprès des nouveaux venus, Chinois en tête, qui ne vont pas dépenser des millions à concevoir des réseaux en propre qu’ils savent structurellement non-rentables. Et par extension, auprès des flottes qui, dans un contexte de basculement de la propriété automobile vers le seul usage, deviendront des acteurs croissants en recherche de services nécessairement multimarques....

 

Verdir et séduire

La "Sustainability" (le développement durable) est aussi au programme. En septembre sera lancé le premier « Climate Day » (Jour du Climat) de l’aftermarket automobile. L'objectif des 17 équipementiers et constructeurs fondateurs de l'événement est aussi simple qu'ambitieux : donner la parole au rôle que l'après-vente peut et doit jouer dans les défis environnementaux qui, pour l'heure, ne concernent et ne mobilisent que le pan industriel de l'automobile.

Autre approche innovante : « Talents4AA » (Talents pour l'Aftermarket Automobile). Comme pour le Climate Day que Nexus veut imaginer transversal à tous les acteurs de l'aftermarket, Nexus estime que la difficile attraction des talents vers l'aftermarket dépasse les clivages concurrentiels. De nombreux équipementiers accompagnent les projets de l'association, dont notamment un outil digital mondial mettant en valeur les possibilités de carrières. On y trouve également 2 autres groupements concurrents de Nexus : Global One et Temot International, dont le président, Fotios Katsardis, assure la présidence de l'association...

Jean-Marc Pierret
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