Image
Recyclage Automobile est une association loi 1901 qui affirme réunir tout un panel de professionnels du secteur de l’automobile, des garages au collecteur en passant par des centres VHU, mais aussi des municipalités, des bureaux d’études techniques, des avocats, des conseils en brevet, des journalistes et autres investisseurs.Le 16 octobre dernier, l'association a inondé le petit monde de l’entretien-réparation auto : 18 000 fax auraient en effet été envoyés selon Grégoire Jovicic, son président. Objet de la missive : inviter les professionnels à céder leurs enveloppes usagées moyennant rémunération à Pneutech SAS, une entreprise présidée par… le même Grégoire Jovicic ! En effet, le fax indique clairement que les pneus usagés collectés pourront être payés jusqu’à... 70 € HT la tonne. Forcément, voilà qui a dû en interpeller plus d’un dans les ateliers, à l’heure où la crise s’est durablement installée…Dans ce document, Grégoire Jovicic invite la profession à «réduire ses risques de voir ses pneumatiques usagés non repris par Aliapur ou repris à des conditions tarifaires élevées en apportant 50% de son tonnage annuel à Pneutech SAS qui reprend les pneumatiques usagés jusqu’à 70 € HT/tonne alors qu’Aliapur ne donne rien»… Des risques de pneu non repris ? Selon le document en effet, ce serait en raison des «probables difficultés financières d’Aliapur, qui se voit assigné devant le tribunal de commerce de Lyon par l’un de ses créanciers pour obtenir le paiement de 97 145 000 € (!)».Et G. Jovocic, qui oublie de rappeler que ce créancier virtuel n'est autre que... Pneutech, dresse alors une perspective particulièrement anxiogène pour les réparateurs qui se souviennent sûrement encore de la "crise de la collecte" de 2010 et des multiples témoignages que nous recensions alors. Dans ce contexte, la suite de l'argumentation a donc tapé fort : «il y a un risque de voir cette société avoir des difficultés pour collecter vos pneumatiques usagés et facturer auprès des garages et carrosseries des frais de collecte élevés pour payer ses dettes en cas de condamnation»…
Cliquez sur cette entête pour télécharger l'intégralité du documentIl y emploie un ton qui virevolte d'allégories guerrières en tutoiement méprisant pour s'achever sur un quasi-chantage : payer 5 millions de dommages et intérêts et investir 10 millions dans son projet «afin d'éviter la capitulation sans condition et l'exil vers l’ile d'Elbe ainsi que la descente aux enfers vers le panthéon des médiocres». Car «à défaut de réponse de ta part, sous huitaine, nous engageons les chevaux et canons nécessaires afin de te réduire à “Sedan” et te demander des dommages et intérêts en or massif dont nous ignorons si tes actionnaires auront la volonté et les moyens de pouvoir payer». Diable...Cette constante menace de “saigner” financièrement Aliapur si elle n'abdique pas devant la solution Pneutech a trouvé un nouvel élan dans la dernière livraison de Recyclage Automobile en date du 4 novembre. On y apprend que «des enquêtes sur le terrain démontrent que de plusieurs collectifs d’automobilistes préparent une action de groupe contre Aliapur pour mauvaise gestion de l’écotaxe. Ils envisagent de demander à Aliapur 10 €/pneumatique neuf vendu depuis cinq ans ainsi que 30 €/pneumatique de préjudice moral en raison de la violation par Aliapur de l’article 4 de la déclaration universelle des droits de l’homme pour avoir refusé de rémunérer les garages la reprise de pneumatiques usagés au mépris de l’adage qui indique que tout travail mérite rémunération. Les demandes pécuniaires contre Aliapur dépasseront le milliard d’euro.» Mais interrogé sur ce nouvel avatar, Grégoire Jovicic devient encore une fois moins précis : il semble impossible pour l'instant de prendre contact avec ces collectifs en constitution ou d'avoir accès à ces enquêtes terrain...
Cliquez sur l'image pour télécharger le documentPour cette députée qui voit le moustique-tigre et ses risques de chikungunya s'implanter dans son sud de la France, l'idée peut évidemment avoir du sens. Elle ne peut en revanche savoir qu'il est totalement illusoire de procéder à un enlèvement systématiquement immédiat de tout pneu usé en France auprès de 45 000 ateliers pour s'en aller l'incinérer dare-dare et ce, avant toute goutte de pluie et/ou avant qu'une larve de moustique n'y éclose, qu'elle soit anodine ou pas...Mais qu'importe : c'est là encore une occasion pour Grégoire Jovicic, surfant cette fois sur un «impératif de santé publique», de repartir à l'assaut d'Aliapur et de faire la promo de Pneutech. Qu'on rassure au moins les familles inquiètes : le moustique tueur a déjà trouvé sa moustiquaire judiciaire. Recyclage Automobile révèle en effet que «la direction Départementale de la Protection des Populations de Paris de la Préfecture de Police représentée par l’inspection de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes de Paris vient d'être saisie d’une plainte contre Aliapur pour mise en jeu de la vie d’autrui dans l’affaire du moustique qui tue et fraudes aux articles 101 et 102 du traité de fonctionnement de l’Union Européenne». Une plainte de, ou pilotée par... Pneutech et/ou Recyclage Automobile ?Troisième et dernier exemple récent : ce fax envoyé aux réparateurs, nanti d'une attestation du 29 octobre dernier de Maître Pierre Lautier «à l'attention des garages et carrossiers de France». Ce dernier écrit, en sa «qualité de conseil habituel de l'association Recyclage Automobile et de Pneutech SAS», qu'il n'y a en substance aucun risque à prendre une action de 10 € au capital de Pneutech SAS (comme l'adhésion à l'association Recyclage Automobile l'impose), sinon celui de perdre ces 10 €.
Cliquez sur l'image pour télécharger ce documentCe courrier appelle tout de même une question : malgré les 1 000 réparateurs et carrossiers ''adhérents'' revendiqués (à tout le moins «ayant exprimé un intérêt», minore alors Grégoire Jovicic quand on l'interpelle sur le sujet) et dont la liste n'est consultable qu'au siège de l'entreprise, n'y aurait-il quand même pas quelques soucis à convaincre les troupes de s'en aller naviguer sous pavillon Pneutech pour couler le porte-avions Aliapur ?Pour retrouver tous nos articles sur l'affrontement Pneutech/Aliapur, cliquez ici “Suite à la publication de l’article «la folle guerre de Pneutech contre Aliapur» du 7 novembre 2014 sur le site internet https://apres-vente-auto.com, la société PNEUTECH SAS et Monsieur Grégoire JOVICIC souhaitent apporter les réponses suivantes.Cet article s’inscrit dans le cadre du litige qui oppose la société PNEUTECH SAS à la société ALIAPUR suite à la rupture, par la société ALIAPUR, du contrat, qui les liait. La société PNEUTECH SAS précise à cet égard que la somme de 97 145 000 € qu’elle demande en justice est calculée -et justifiée- en fonction du préjudice qu’elle subit. En effet, dans la mesure où la société ALIAPUR s’était engagée à lui livrer 30 000 tonnes de pneumatiques usagés, la rupture brutale du contrat d’approvisionnement oblige la société PNEUTECH SAS à devoir s’approvisionner en Hongrie au coût supplémentaire de 200 € par tonne pour les frais de transport. Sur une durée de 20 années (durée du contrat de rachat de l’énergie par EDF), le préjudice subi est égal à 80 millions d’euros. Les 17 145 millions restant correspondent quant à eux à la réparation du préjudice de PNEUTECH SAS pour le retard pris dans le développement du projet du fait de la rupture du contrat pas la société ALIAPUR.Les documents demandés par la société ALIAPUR pour vérifier la soi-disant faisabilité du projet n’ont été sollicités qu’après la rupture du contrat qui liait les parties et alors que celles-ci avaient bien trouvé un accord sur la chose et le prix.C’est la raison pour laquelle la société PNEUTECH SAS a assigné la société ALIAPUR devant le Tribunal de commerce de Lyon en réparation de son préjudice qui s’élève effectivement à 97 millions d’euros.Le dernier bilan de la société ALIAPUR a montré que cette somme n’avait pas fait l’objet d’une provision pour risques alors que pèse sur chaque société l’obligation de déclarer des comptes annuels réguliers et sincères, qui donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de leur situation financière. Dans la mesure où le chiffre d’affaires déclaré par ALIAPUR ne permettrait pas d’absorber les sommes réclamées en justice par la société PNEUTECH SAS, il a pu être indiqué que la société ALIAPUR connaissait des difficultés financières. Il n’y a donc aucun travail de sape de PNEUTECH SAS ou de son Président mais juste la volonté de faire respecter un contrat. La société ALIAPUR a d’ailleurs été déboutée de ses deux actions en diffamation intentées contre Monsieur Grégoire JOVICIC par décisions rendues par le Tribunal de grande instance de Paris les 4 octobre 2013 et 18 novembre 2014.Si Monsieur JOVICIC a recours à des allégories guerrières dans certains de ses courriers, ce n’est que pour illustrer les difficultés et peines qu’il rencontre pour pénétrer un marché particulièrement fermé qui laisse peu de place à la concurrence et dont la presse spécialisée manque malheureusement d’indépendance du fait des contrats passés avec les annonceurs. La société PNEUTECH SAS et son représentant légal regrette que l’auteur de l’article ayant suscité la présente réponse, ait taxé leur action d’acharnement et de folle guerre, même s’il faut bien reconnaître qu’il faut un brin de folie pour entreprendre dans le contexte actuel et tenter de prendre des parts de marché sur ce secteur.La société PNEUTECH SAS confirme, par la présente, sa volonté de poursuivre son action au demeurant tout à fait légale dès lors que les pneumatiques usagés doivent effectivement être collectés par un collecteur agréé au sens des dispositions de l’article R.545-145 du Code de l’environnement et désigné par PNEUTECH SAS, en sa qualité de gestionnaire des déchets de pneumatiques usagés au sens de l’article R543-149 du Code de l’environnement.Aucune demi-vérité ne saurait à cet égard lui être reprochée. La société PNEUTECH SAS rassure enfin les lecteurs de l’absence de toute démence de son Président qui dément fermement mener la «folle guerre» décriée par l’auteur de l’article ayant suscitant la présente réponse.”