8 % des sociétés de l’auto présidées par des femmes
La féminisation du haut management européen dans le secteur auto avance peu, constate le dernier baromètre que réalisent depuis 10 ans l’association WAVE (WoMen and Vehicles in Europe) et la databank internationale Ethics & Boards. Si 34 % de femmes – 40% en France – apparaissent dans les conseils des 34 groupes passés à la loupe, les Comex/ Codir demeurent encore masculins à 80 %. En 2024, 8 % des sociétés de l’auto sont présidées par des femmes (direction générale). Aucune n’est CEO.
Les taux de féminisation des boards de certains groupes présents dans le monde de l’automobile montent mais restent faibles, d’après les données des 14 constructeurs scrutés, de Stellantis à Renault en passant par BMW, Ferrari et Volkswagen, des 15 équipementiers analysés (Brembo, Valeo, Schaeffler…) et des 5 sociétés de services étudiées, comme Sixt, D’ieteren ou Auto1… Ces derniers doivent obligatoirement livrer leurs données annuelles sur le sujet. Des données qui figurent dans le baromètre annuel Ethics & Boards, partenaire de l’association WAVE*.
Premier constat : le seuil imposé par la directive européenne de 2022 (« Women on Boards »), de 33 % de femmes siégeant au conseil d’administration des entreprises cotées semble fonctionner ! 40 % de femmes sont inscrites, et la France se situe même à la première place en Europe avec 34 %. Mais cet élan chute brutalement concernant les Comex/ Codir avec un taux dépassant à peine les 18 % en Europe. La France atteint d’ailleurs ce score européen de 18 %, devançant l’Allemagne (13,7 %) et l’Italie (15,4 %)… mais restant encore loin derrière l’Irlande et la Suède (25 %), l’Espagne (40 %) et la Finlande (38 %).
L’étude constate ensuite que la mixité dans les Comex/Codir de l’auto stagne depuis 2021 et qu’à ce jour, une seule entreprise européenne respecte la loi Rixain (article 14/ loi 2021-1774 du 24 décembre 2021). Celle-ci fixe au 1er mars 2026 un seuil de 30 % de féminisation parmi les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes des grandes entreprises de 1000 salariés minimum (40 % à partir du 1er mars 2029). Ces mêmes entreprises doivent désormais calculer et publier leurs écarts éventuels de représentation entre les femmes et les hommes parmi leurs cadres dirigeants chaque année au plus tard le 1er mars. Et elles doivent ensuite communiquer leurs résultats ainsi que leurs modalités de publication au comité social et économique et transmettre ces informations à l’administration.
Et aujourd'hui, en 2024, 8 % des sociétés de l’auto seulement sont présidées par des femmes. On peut ainsi citer Barbara Dalibard, présidente du conseil de surveillance de Michelin, Suzanne Heywood, chair au sein de CNH et Iveco Group. In fine, le baromètre relève qu’aucune femme n’est CEO dans le monde de l’auto (à ce jour).
Le secteur auto accuse un retard compris entre 9 ou 14 points en termes de mixité dans les Comex/Codir par rapport à d’autres secteurs comme celui de la consommation par exemple. Pire, l’écart de la mixité dans le Top 100 des groupes s’est également creusé depuis 10 ans entre le secteur auto et la moyenne du SBF 120 (entreprises cotées dont font partie aussi bien Air France qu’Axa, Ayvens ou encore Athos…).