Equip Auto poursuit sa mue et ça se voit 

Face à l’embouteillage de salons européens de l’après-vente en cette période de sortie de crise Covid aigüe, Equip Auto 2022 se devait de marquer les esprits. Parce que malgré la parenthèse régionale d’Equip Auto On Tour de 2021, cela faisait trois ans sans grand rendez-vous pour une après-vente en pleine mutation à la recherche de piste d’avenir.

Aussi parce qu’il fallait se démarquer pour convaincre les acteurs de la filière à investir un événement se déroulant quelques mois après Motortec à Madrid, Autopromotec à Bologne, deux salons à succès, et surtout un mois après l’Automechanika de Francfort. Osé de forcer un choix, en cette période où les industriels, bousculés comme jamais, regardent à deux fois avant de desserrer les cordons de la bourse. 

Rester positionné sur 2022 était donc une gageure. Défi relevé et réussi, à en croire les 95 % des 80 000 m² de surfaces commercialisées à trois mois du salon, les 25 % d’exposants étrangers et 35 % de nouveaux acteurs inscrits. S’il manque quelques grands noms d’équipementiers (Valeo, DRiV, ZF…), les groupements et leurs enseignes garages ont tous répondu présents. « De même, les constructeurs seront cette année encore présents avec leurs enseignes multimarques, et pour d’autres [BMW] ce sera une première. Ils sont partie intégrante du marché. Il est normal que notre salon au service de la filière les accompagnent », remarque Philippe Baudin, président d’Equip Auto. Soit un total d’un millier d’exposants et dans le viseur 80 000 visiteurs, dont 55 % de réparateurs. 

Pour y parvenir, les organisateurs – Fiev, FFC et Comexposium – ont parié sur l’innovation, portée par la directrice du salon, Aurélie Jouve, et son équipe féminine. Résultat : le lancement d’une nouvelle identité visuelle et signature, mais surtout d’un programme particulièrement structuré, enrichi pour être en phase avec les mutations du marché et innovant dans l’expérience visiteur.  « Notre ambition est de renforcer l’attractivité du salon dont l’ADN est le business. Notre mission est aussi de décrypter les enjeux de l’après-vente. Passage de la combustion fossile à nucléaire (électrification), nouveaux usages, évolutions technologiques, connectivités et gestion de la data… Nous sommes le seul événement en capacité de porter tous ces enjeux », assure Philippe Baudin. Autant de thématiques qui seront illustrées sur le salon. 

Cette formule repensée pourrait également être l’aiguillon permettant l’accélération de son internationalisation. « La France ne peut pas continuer à vivre comme une île au milieu de l’Océan. Nous vivons dans une économie mondialisée. J’ai la ferme intention de développer Equip Auto hors de nos frontières », insiste Claude Cham, président d'honneur de la Fiev et de la FEM (Fédération des entreprises de la mobilité). Déjà installé en Algérie avec une double édition à Alger et Oran, le salon pourrait trouver un ancrage en Tunisie et au Maroc, le Maghreb comme porte vers l’Afrique sub-saharienne ! L’équipe a donc pris son bâton de pèlerin pour faire la promotion de l’édition 2022, en sept dates pour autant de pays, mais aussi du concept.

Autre défi d’Equip Auto 2022 : son « cousinage » avec le Mondial de l’Auto. Même date, même lieu « mais les deux événements séparés », cependant réunis sous une marque ombrelle « Paris Automotive Week ». « Le Davos de la mobilité », ainsi qualifié par Claude Cham, accueillera le FISITA World Mobility Summit, sommet annuel réunissant les leaders des grandes marques mondiales auto, ainsi que le SIA Vision. 
Voire si cette « massification des flux BtoB/BtoC » voulue par la PFA et la FIEV aura réellement l’effet escompté de donner plus de visibilité aux deux événements, d’autant que le Mondial de l’Auto semble bien fragilisé. Et que l’on peut finalement se demander si Equip Auto en a vraiment besoin ! Elle concrétise cependant le rapprochement de deux mondes souvent mis dos à dos, dont les frontières sont bel et bien en train d’exploser.