Insertion durable : le défi des jeunes des métiers de l’après-vente

, mis à jour le 24/10/2025 à 17h00
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Conférence Equip Auto

« Comment garantir une insertion durable dans les métiers de l’après-vente automobile ? » C’est la question posée lors d’une conférence organisée pendant Equip Auto. Au micro : Bruno Choix (FNA), Jocelyn Gombault (ANFA), Sébastien Kinnaer (Garac) et Yan Gassan (Technopolys Savoie). 

 

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« L’insertion s’est améliorée : + 14 % chez les apprentis et + 20 % chez les lycéens en quatre ans », souligne Jocelyn Gombault, responsable de projet pour l’Observatoire des métiers de l’automobile de l’ANFA. De ce fait, sur 480 000 emplois, plus de 73 000 jeunes sont en formation. Pourtant, six mois après leur sortie de formation, seuls 73 % des apprentis et 43 % des lycéens ont trouvé un emploi.

Mais les obstacles demeurent. L’ANFA a mené une étude dans 11 lycées partenaires qui révèle qu’en début de formation, 85 % des jeunes sont très motivés, alors qu’ils sont seulement 43 % à trouver un travail en sortie de formation. Entre-temps, l’abandon en cours de formation, l’échec aux examens, la poursuite d’études vers d’autres filières et l’insertion vers d’autres secteurs freinent l’entrée dans le monde professionnel. 

L’immersion comme réussite

La clé de la réussite ? L’immersion précoce. Près de 62 % des jeunes en formation automobile ont effectué leur stage de 3e en garage, une première approche qui nourrit leur passion du métier.  « Pour cela au Garac, nous avons mis en place 261 mini-immersions qui ont été mises en place à partir de la 3e », ajoute Sébastien Kinnaer, directeur adjoint délégué du Garac.

Parce que sur un parc d’âge moyen de plus de 12 ans, les mécaniciens "traditionnels" restent très recherchés par les entreprises, « nous devons adapter les formations par rapport au parc circulant. C’est souvent ce qu’attendent les entreprises », déclare Sébastien Kinnaer. Preuve que les formations au plus près des besoins des entreprises fonctionnent, les diplômes de branche (TFP, ex-CQP), plus techniques et sur un an, affichent un taux d’employabilité près de 100 %.  Fait significatif : plus d’un jeune sur deux est employé dans l’entreprise où il a été formé. 

Les patrons peuvent faire mieux

Si la formation est essentielle, l’accompagnement l’est tout autant. « Les entreprises veulent des jeunes immédiatement opérationnels, mais elles oublient qu’il faut les accompagner tout au long de leur scolarité », rappelle Yann Gassan, responsable pôle automobile à Technopolys Savoie. Le tutorat reste un maillon faible : seulement 186 tuteurs sont formés pour 42 000 jeunes. Ainsi, trop peu d’entreprises investissent dans le suivi pédagogique. Or, plus un jeune va loin dans sa formation, plus ses chances d’embauche augmentent. L’étude de l’ANFA montre aussi que les lycéens, moins enclins à la pratique que les apprentis, rencontrent davantage de difficultés à s’insérer professionnellement. Les entreprises ont tendance à privilégier l’apprentissage, car ils sélectionnent les apprentis. 

Le rapport au travail en mutation

Reste que les attentes des jeunes ont changés. Le CDI n’est plus la priorité. Les nouvelles générations sont plus regardantes sur les conditions de travail et la rémunération. Ainsi, un nouveau phénomène émerge, confie Sébastien Kinnaer, les "néo-rupturants". Ces apprentis interrompent leur formation quelques mois avant l’obtention de leur diplôme pour accepter une embauche immédiate de leur entreprise. « On observe une sous-valorisation du diplôme. Les apprentis gagnent parfois autant que les salariés et quittent la formation avant la fin. Pourtant, un apprenti, c’est un investissement pour l’avenir », souligne Bruno Choix, vice-président de la FNA.     

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