Les TPE-PME inquiètes pour le second semestre

Caroline Ridet
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ASSELIN François CPME président

Si le prepier semestre a été porteur pour les patrons de petites et moyennes entreprises, ils sont plus inquiets pour la suite, selon l’étude conjoncturelle sur le moral des entrepreneurs que vient de publier la CPME. En cause, un business au ralenti et des augmentations tarifaires difficiles à répercuter.

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Suite à un premier semestre considéré comme plutôt favorable pour 37 % des 23 62 entrepreneurs interrogés en juillet par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), les six prochains mois de l’année inquiètent davantage, avec à peine 27 % qui anticipent une amélioration de la situation de leur entreprise. En cause un carnet de commandes qui commence à s’effriter pour 31 % des entreprises. « Ce n’est pas encore une catastrophe, car on part de très haut. Mais c’est une inquiétude, d’autant que l’inflation impacte la vie des entreprises », a commenté François Asselin, président de la CPME, sur France Inter. 

Conjoncture : des craintes pour les mois à venir

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ETUDE CPME juillet 2022 Evol. situation globale
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ETUDE CPME juillet 2022 vision S2

Moyenne de la prime Macron chez les TPE- PME : 576 € . « Une entreprise ne peut pas distribuer ce qu’elle ne gagne pas. »
 

Marges à la baisse

Et de fait, ils sont 30 % à ne pas répercuter la hausse du prix de revient sur leurs prix de vente par peur de perdre des clients. Alors même qu’un tiers déclare que cette inflation gonfle de 10 % leur coût de revient. Et lorsqu’on les interroge sur leur acceptation des augmentations tarifaires appliquées par leurs fournisseurs, près de 8 sur 10 ont le sentiment de subir des augmentations d’opportunités sans réelle justification, « soumis au pricing power » ! 

Dans ce contexte, c’est la marge qui se resserre pour 44 % d’entre eux. « Conjuguée avec une activité qui ralentit, cela inquiète. » En revanche, sur les 54 % d'entreprises ayant sollicité le prêt garanti par l'État (PGE), 84 % se disent en capacité d'honorer les échéances de remboursement. Conséquence, la moitié des chefs d'entreprise interrogés n’ont pas investi au premier semestre et ne le feront pas d’ici la fin de l’année. 

Inflation : un fort impact sur les entreprises

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ETUDE CPME juillet 2022 report hausse de prix
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ETUDE CPME juillet 2022 hausse prix vision
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ETUDE CPME juillet 2022 salariés turn over.

Les TPE-PME en mal de candidats

La moitié des patrons interrogés par la CPME déclarent vouloir embaucher de nouveaux collaborateurs mais 94 % ne trouvent pas le « bon profil ». Cette tension à l’embauche s’explique en premier lieu par l’absence pure et simple de candidats (74 %) puis par le manque de compétences.

Autre situation inédite : les patrons de TPE-PME rencontrent un turnover important pour 24 % d’entre eux. Et contre toute attente, la course à un meilleure salaire n’est que le troisième facteur de départ, largement devancé par le souhait des salariés de se consacrer à autre chose qu’à leur vie professionnelle, et celui de changer de secteur. « Les entrepreneurs sont désemparés devant cette relation au travail qui change », a commenté François Asselin, président de la CPME, sur France Inter.
« Pour garder ses salariés, il faut les augmenter, autrement ils se font siphonner par la concurrence ! », note le président de la CPME qui précise que 65 % des chefs d’entreprise interrogés ont d’ores et déjà augmenté les salaires cette année. Deux sur trois ont actionné le levier de la prime et enfin un tiers a eu recours aux « outils de fidélisation » que sont l’intéressement, l’épargne salariale…  

Caroline Ridet
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