Ventes VE 2025-2029 : Le VUL plus rapide que le VP

Jean-Marc Pierret
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révisions ventes BEV en VL et VUL Fiev 2024-2029

Selon les prévisions de la Fiev, le marché du VUL "full électrique" s'envolera plus rapidement que celui du VP à partir de 2025-2026. La raison principale ? Sa nature d'outil de production qui va permettre d'amortir plus rapidement son surcoût par rapport à un bon vieux VUL diesel...

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Après avoir communiqué ses prévisions rassurantes sur l’impact modéré de l'électrification du parc d'ici 2030, la Fiev a continué d'affiner ses chiffres concernant spécifiquement le VUL. « Pour le VP, nous sommes de plus en plus convaincus que notre scénario d'évolution moyenne des ventes annuelles à 25 % de VN BEV (“Battery Electric Vehicle”, ou véhicule électrique à batterie) d'ici à 2029 est le plus probable », souligne Frank Fontanesi, le directeur Économie & Statistiques de la Fiev. Une projection qui l'a amené à prédire un parc VP 2030 à 40,5 millions de véhicules, dont 4,7 de full électriques, soit 11,6 % du parc roulant à la fin de la décennie.

Mais concernant les VUL, la Fiev pense avoir été un peu pessimiste concernant l'évolution du mix électrique-thermique. « Beaucoup de facteurs propres au marché du VUL vont probablement accélérer le pourcentage des ventes de petits utilitaires à batterie par rapport à leurs homologues principalement diesel », corrige-t-il.

Dans le tableau comparant la part croissante des ventes de VL et VUL à batterie entre 2024 et 2029, la Fiev situe le début de cette accélération en 2025-2026. Dès 2027, le tiers des ventes VUL en "full électrique" serait atteint pour devenir plus que majoritaire en 2029 (58 %), quand le VL "full électrique" n'en serait encore qu'à 41 % du total des ventes VN.

Le rôle de la recharge

Les raisons de cette accélération sont propres au marché du VUL.Tout d'abord dans la nature même du VUL, qui est avant tout un outil de production. « Un VUL parcourt environ 25 000 km/an ; si bien sûr la fiscalité de l'énergie électrique ne rejoint pas celle du carburant, il peut donc plus facilement planifier l'amortissement d'un surcoût d'environ 10 000 € à l'achat ou en LLD par rapport à un diesel », calcule tout d'abord F. Fontanesi. D'autant que le gain à l'entretien par rapport à celui d'un véhicule thermique réduira aussi la différence.

Il part donc du principe que le seul vrai frein concerne la lente démocratisation des bornes de recharge, mais dont les opérateurs se multiplient déjà, constate-t-il. Un frein qu'il voit se lever en deux temps à partir donc de 2025-2026. « Les entreprises entretenant des flottes de VUL seront les premières à intégrer facilement des bornes de recharge sur leurs propres zones de parking actuelles, ce qui facilitera les recharges nocturnes pour une pleine activité diurne des véhicules. »

L'effet « RSE »

Quant aux grandes entreprises utilisant des transporteurs sous-traitants, leur pression ira croissante pour pouvoir s'enorgueillir d'une empreinte carbone de plus en plus faible. Des sous-traitants qui, en outre, pourront d'autant plus facilement lisser le surcoût résiduel de l'électrique par quelques centimes supplémentaires facturés au fil de milliers de livraisons, argumente-t-il...

Suivront les plus petites entreprises et les entrepreneurs individuels, prédit la Fiev. Ils devront s'y mettre « du fait de la contrainte des croissantes ZFE, mais aussi grâce à la multiplication des accès aux recharges ».

Deux paliers cumulatifs qui expliquent qu'à partir de 2017, comme l'indique le tableau ci-dessus, le pourcentage de ventes de VUL électriques s'envolera pour dépasser, en proportion bien sûr, le pourcentage de VP électriques dans les ventes totales de VN.

Un CA entretien-réparation à + 8,5 % en 2030

Et là encore, il pense que ces VUL électriques ne viendront pas se substituer mais plus massivement élargir le parc. « Le VUL a plusieurs vies, explique-t-il. On trouve en province énormément de petits utilitaires de 15 ans et plus qui ne sont pas nécessairement utilisés par des professionnels mais qui répondent aux besoins quotidiens de beaucoup de particuliers. » Ce sont eux, pense-t-il, qui prolongeront la vie des VUL thermiques pendant que les professionnels adopteront de plus en plus massivement l'électricité.

Il voit donc un marché de l'entretien-réparation VUL – pièces seulement et hors pneus, lubrifiants, pièces captives et vitrage, accessoires, produits d'entretien... – passant des 2,460 milliards d'euros annuels d'aujourd'hui à 2,670 milliards d'euros en 2029 (Prix public TTC). Soit un + 8,5 % qui irriguera prioritairement les réparateurs formés et équipés pour entretenir des VUL électriques...

Jean-Marc Pierret
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