
Catégorie L : deuxième vague d’investissements pour les centres de contrôle technique

Dix mois après l’entrée en vigueur du contrôle technique des véhicules deux, trois-roues et quadricycles (catégorie L), les centres de contrôle technique ayant “signé“ pour cette mission doivent passer la vitesse supérieure en termes d’équipements. Dans le viseur : sonomètre et céléromètre.
Initialement prévu en mars, le renforcement du niveau d’inspection avec mesure du niveau sonore est reporté en juillet prochain, à la demande de Mobilians. Un répit pour les clients… mais aussi pour les centres de contrôle qui doivent s’équiper d’un sonomètre. Sauf que les trois fabricants sélectionnés (trop tardivement) par les pouvoirs publics n’étaient pas en mesure de livrer (et installer) les matériels alors même que 42 % des 4000 centres agréés pour contrôler ces véhicules de la catégorie L ont déjà passé commande ! Autre “aberration“ du dispositif : le matériel validé s’affiche autour de 5000 € l’unité. « Nous avons le record du monde du prix d’un sonomètre parce qu’une fois de plus, on est dans la surréglementation », s’exaspère Laurent Palmier, représentant de SGS au bureau Mobilians.
Contrôle de la vitesse en 2026
Un investissement d’autant plus lourd que les centres vont devoir réinvestir rapidement dans un céléromètre destiné à contrôler les vitesses des cyclomoteurs, pour une facture se situant également dans la fourchette des 5000 €. « Nous avons obtenu que l’entrée en application du dispositif de contrôle de la vitesse des cyclomoteurs soit reportée au 1er mars 2026, contre initialement le 1er juin. Cela permet de lisser l’investissement », indique Joël Sanseigne, président du métier contrôle technique de Mobilians. « Nous avons également obtenu que le céléromètre puisse être mutualisé entre plusieurs centres », complète Karine Bonnet (Dekra). D’autant plus bien venu que son utilisation ne se fera que sur la catégorie L1 (cyclomoteur), qui n’a pesé que 100 000 contrôles en 2024.
ROI compliqué
Dans ces conditions, pas facile d’amortir ces matériels pour un centre qui a déjà investi entre 10 000 et 20 000 € (en fonction du niveau d’équipement choisi) il y a moins d’un an. Car si au bilan 2024 (8 mois), le dispositif a finalement rencontré son public (pourtant très réticent), ce sont moins d’un million de contrôles qui ont été effectués. Sachant que le seuil de rentabilité se situe autour des 400-500 contrôles par an… « La catégorie L ne doit pas être considéré comme un business autonome, mais bien comme une activité complémentaire du contrôle technique VP », précise Bernard Bourrier. « La facture reste lourde pour un investissement qui n’est pas réellement rentable. Les centres se sont positionnés sur le contrôle de cette catégorie, car c’est leur métier », conclut Laurent Palmier.
Airbags Takata : Le contrôle technique bat le rappel
Les centres de contrôle technique ont été sollicités par les pouvoirs publics pour participer à la grande campagne de rappel des véhicules équipés de ces airbags Takata défectueux. On parle de 500 000 véhicules de 17 marques et 130 modèles à pister. La mission des centres : indiquer sur les procès-verbaux que le véhicule est concerné par la campagne et les inviter à se rendre au plus vite chez leur concessionnaire. Pour cela, les logiciels des centres doivent intégrer un programme croisant les listes répertoriant les modèles concernés et le code VIN. Ce process nécessite une modification des logiciels des centres de contrôle technique. Et le temps presse : les centres devront être opérationnels pour cette nouvelle mission inédite dès le 15 février prochain.
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