Développement durable : Le pneu ne veut pas laisser d’empreinte

Muriel Blancheton
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Nicolas Lescastreyres, directeur marketing Europe de Vredestein.

Moins énergivore et plus vertueux dans sa fabrication, le pneu veut être neutre, du site de production jusqu’à sa mise à la route et son recyclage. Un argument en signe de démarcation que ne laissent pas passer les manufacturiers.

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« L’avenir est à la responsabilisation ! Tout ne peut pas être réduit à une croissance des volumes avec un épuisement de la matière première. Ce n’est pas pérenne », estime Nicolas Lescastreyres, directeur marketing Europe de Vredestein (Apollo Tyres). Développer et intégrer des produits finis, fabriqués avec des ingrédients plus naturels, écosourcés et certifiés, tel est le sujet pris à bras le corps par une industrie qui vise la neutralité carbone d’ici 2050. D’ailleurs, on ne parle plus de développement mais de croissance durable. « Il y a un vrai changement d’asymptote depuis la production jusqu’à la distribution, puis du garage vers son client final », reconnait le directeur marketing du groupe hollandais. Cette tournure vertueuse revendiquée peut prendre des formes diverses : du développement numérisé en première monte à une logistique revue et corrigée en remplacement, avec des livraisons rallongées et des commandes groupées permettant de réduire les couts de transports. Pirelli et Bridgestone soulignent des productions réalisées sur des sites moins énergivores ou alimentés par des énergies renouvelables. Chez Bridgestone, l’usine de Rome est même la première a décroché la certification ISCC Plus, un standard international valorisant l’utilisation de matières premières d’origine végétale ou issues du recyclage. 
Les manufacturiers demeurent cependant frileux voire conservateurs dès qu’il s’agit du pneu d’occasion. « Faire de l’économie circulaire nécessite un cycle de vérifications et de contrôles qualités hors normes sur ce type d’enveloppes (sélection rigoureuse, historique) », indique Joël Morbé, le directeur des ventes France chez Bridgestone. La sécurité d’une enveloppe qu’elle soit d’occasion ou rechappée sur des petites dimensions  - hors PL où les manufacturiers ont industrialisé la filière – est mise en cause. Pour l’instant, hormis l’initiative de Black Star, ils ne sont pas sur ce créneau. Le sujet mérite d’être creusé.
 

Muriel Blancheton
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