Marché lubrifiants : sérénité retrouvée

Romain Thirion
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CASTROL AUTO SERVICES

Les turbulences des années post-Covid semblent bel et bien reléguées au rang de souvenir pour l’ensemble du marché des lubrifiants. Et en particulier celui des huiles moteur.

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« En 2023, le marché est resté robuste, porté par la résistance du parc qui vieillit, avec des véhicules qui roulent toujours autant et des clients qui souhaitent entretenir leur véhicule, dont la valeur se maintient. En conséquence, sur ce marché mature, le segment des lubrifiants reste très actif et 2024 prend la même tendance que 2023 », relève François-Joseph Montagne, directeur marketing & technique à la direction Lubrifiants de Total- Energies. Le marché encaisse bien les légers reculs car «les volumes, globalement, baissent d’année en année, à l’image d’un exercice 2023 fini sur un recul de 1,9 % selon le Centre Professionnel des Lubrifiants », souligne Olivier Lafarge, dirigeant de Minerva Oil. En cause : l’espacement des intervalles de vidange.

CHIFFRES
•+0,3% au Q1 2024,
vs. Q3 2023 en volumes huiles moteur tourisme
•-0,9% sur 12 mois glissants
•+3,5% sur les VL essence et mixtes sur 12 mois
•-24,6%sur les VL diesel tourisme
Source : chiffres CPL

Valeur préservée

Le premier quadrimestre 2024, cependant, affiche un recul moins important que cela. Et ce, grâce au sursaut qu’ont enregistré les ventes au mois d’avril dernier : + 8,8 % sur les huiles moteur tourisme. Pour les fabricants, qu’ils soient pétroliers ou indépendants du graissage (IG), le marché demeure largement profitable compte tenu de l’inflation qu’a connu le marché. Mi-2022, la tonne de matière première était montée à 1700€, contre 650 € maximum début 2020. Redescendue entre 950 et 1 050 € ce printemps, elle assure à la valeur du marché de rester au beau fixe. Car comme pour la plupart des produits, les tarifs ne retrouveront pas leurs niveaux pré-Covid. Autre pourvoyeur de valeur : des huiles plus techniques, aux grades de viscosité plus bas, dans des conditionnements plus petits et à la valeur unitaire plus élevée.

L’IAM a la cote

Conséquence d’un parc qui vieillit et d’intervalles plus longs que jadis, l’après-vente indépendante tire son épingle du jeu. « Selon GiPA, 70% du CA des vidanges était réalisé par la réparation toutes marques. 53 % des automobilistes disaient d’ailleurs ne plus revenir vers le réseau primaire passée la période de garantie. Les MRA répondent au besoin de proximité géographique et aident à préserver le parc », plaide O. Lafarge. « Les fabricants vont à la conquête des MRA avec leurs labels », explique Julien Parodi, responsable distribution/ achat de Castrol. Historiquement proche des constructeurs, « TotalEnergies regarde ce marché des distributeurs revendeurs avec la volonté de s’y développer. Et nous avons aujourd’hui des atouts pour adresser ce marché avec le label Elf Expert qui fédère 550 ateliers », spécifie F.-J. Montagne. 

Romain Thirion
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