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FFC : Patrick Nardou, nouveau président !

Jérémie Morvan
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Patrick Nardou

Coup de tonnerre à la Fédération Française de la Carroserrie (FFC) : à une semaine de l’ouverture du salon Solutrans, son propriétaire, la FFC, change de président avec l’arrivée de Patrick Nardou, jusqu’ici président de la branche Mobilité Réparation et Services. Motif : le troisième mandat du désormais ex-président Patrick Cholton a été invalidé par la justice, les statuts de l’organisation professionnelle n’en autorisant que deux. Une situation révélatrice de vives dissensions au sein de la FFC…

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Lundi 13 novembre, le comité de direction de la FFC s’est réuni en urgence afin de procéder à l’élection à la présidence de l’organisation professionnelle. Le troisième mandat de Patrick Cholton, élu le 17 mars 2023, avait en effet été attaqué devant la justice par le biais d’une requête déposée par la FFC Constructeurs – requête entendue par le tribunal de Paris. Celui-ci a en effet invalidé ledit mandat au motif que les statuts de l’organisation professionnelle n’en autorisaient que deux.

Rare candidat en lice pour succéder à l’homme fort de la FFC, Patrick Nardou, jusqu’ici président de la branche Mobilité Réparation et Services, a ainsi été élu lundi pour assurer l’intérim de la présidence jusqu’à la fin du mandat en cours, qui doit prendre fin en 2026. Précision d’importance : Patrick Cholton, s’il passe la main à la présidence de la FFC, reste en revanche président du salon Solutrans ainsi que de Carpromo, entité en charge de la formation, du CFA et de l’événementiel de la fédération.

«Trahison»

Que la branche Constructeurs de la FFC soit à l’origine de cette crise interne à une semaine de l’ouverture du salon Solutrans n’est pas sans poser question. Le communiqué diffusé à l’issue de l’élection est sans ambages : titré « La FFC Constructeurs trahit la FFC », il précise d’emblée que « cette invalidation est uniquement liée à la limitation statutaire des mandats du président, et ne concerne en rien, ni ne remet en cause la qualité de la gestion de la FFC par M. Patrick Cholton, d’ailleurs certifiée chaque année par un commissaire aux comptes ».

Mais pourquoi donc avoir initié ce troisième mandat, non prévu par les statuts de l’organisation professionnelle, et aujourd’hui au centre de toutes les attentions et dissensions ? « En l’absence de candidat déclaré dans les trois branches adhérentes à la FFC (Carrossiers-constructeurs, Équipements et Véhicules, et Mobilité Réparation et Services), le comité de gouvernance, de direction et le conseil d’Administration de la FFC avaient demandé à Patrick Cholton, à titre exceptionnel, de s’engager pour un troisième et dernier mandat. […] Cette décision de troisième mandat, prise à la demande puis votée à la majorité des membres de la FFC, a été contestée par une petite minorité de membres dirigeants de la FFC Constructeurs au mépris de toute conscience fédérale et de l’intérêt de la Fédération », ajoute le communiqué. Ambiance…

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FFC-Patrick-Cholton

Probables suites

Le président sortant indique dans ce même communiqué être profondément choqué et indigné des attaques dont il a pu faire l’objet depuis plusieurs jours dans la presse, dénonçant une branche FFC Constructeurs qui, depuis le début des années 2010, s’isole progressivement du reste de la fédération, systématiquement opposée aux décisions des autres branches. Lorsqu’elle ne tentait pas d’en évincer certaines, à l’image de la branche Mobilité Réparation et Services, « et n’a pas hésité pour cela, en 2017, à s’opposer à la représentativité de la branche au sein des Services de l’Automobile, la privant de financements importants », déclare-t-il dans ce même communiqué. Jusqu’à « déclencher une campagne de presse calomnieuse à quelques jours du salon »

« Il s’agit de sanctuariser Solutrans »

S’il s’incline devant la décision de justice débouchant sur l’invalidation de son élection, mais suite aux accusations graves de « malhonnêteté, détournements d’actifs et d’opacité des comptes » énoncées dans un article publié par un confrère, Patrick Cholton a souhaité s’expliquer dans le cadre d’une conférence de presse. Car si la FFC Constructeurs, qui a diffusé un communiqué et contacté par Zepros Après-Vente Auto « ne veut pas être associée à cet article », les citations sont bien attribuées au porte-parole de la branche ! 

De quoi faire voir "rouge" à un Patrick Cholton encore « plus combatif » qui admet que les différents avec sa branche mutine ne datent pas d’hier, mais depuis 2010 et encore envenimée en 2018. Ce dernier épisode semble bien consommer définitivement toute possible réconciliation. L’ex-président devra réagir à ces accusations qui mettent en cause sa probité.  « En revanche, nous ne donnerons suite qu’après le salon pour qu’il puisse se dérouler sereinement ». Donc pas question de polluer un Solutrans qui s’annonce comme une très belle édition. Le message est le même du côté de la FFC Constructeur qui n’envisage cependant pas de se retirer d’une organisation « créée par les carrossiers constructeurs il y a plus de 100 ans ». Mais au contraire dit vouloir apaiser les choses pour relancer la fédération avec toutes ses branches… mais on l’aura compris sans Patrick Cholton ! De son côté, ce dernier annonce avoir reçu de nombreux messages de soutien et vouloir rester un acteur actif de la fédération jusqu’en 2026, notamment dans ses fonctions d’organisateur du salon qu’il a d’ailleurs largement contribué à faire grandir. Pas sûr que cette guerre intestine de position trouve facilement une issue positive. 
Caroline Ridet

 

Jérémie Morvan
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