
La FNA inquiète face à une crise des assurances professionnelles

Hausse de primes exorbitante, voire résiliation unilatérale des contrats : les professionnels des services de l’automobile font face à une crise assurantielle menaçant directement leur activité. Et pouvant, en aval, pénaliser les consommateurs…
L’organisation professionnelle représentative des entrepreneurs-artisans de l’auto en avait fait état lors d’un entretien à Matignon, fin février, avec Paul Bazin, chef de Pôle travail, emploi, insertion, retraites, et Paul Teboul, chef de Pôle économie, finances, industrie : les professionnels du secteur font actuellement face à une véritable crise des assurances. La FNA relève en effet une hausse sans précédent des résiliations unilatérales des contrats d’assurance de la part des compagnies, ou à des hausses de primes prohibitives. Un phénomène qui touche tous les métiers des services de l’automobile, du réparateur au dépanneur en passant par l’auto-école…
Chiffres édifiants
Afin de mesurer l’ampleur du phénomène et de tenter d’y remédier, l’organisation professionnelle a recueilli des témoignages de ses adhérents et mis en place un sondage en ligne en début d’année. Les résultats sont éloquents (base : 300 répondants) : 17 % déclarent une résiliation unilatérale de leur contrat, plus de la moitié (57 %) annoncent une hausse significative de leur prime d’assurance, et 66 % d’entre eux déclarent ne pas avoir trouvé de solution facilement pour pallier le problème… et un bon quart continue de rencontrer de difficultés pour s’assurer ! Et si les motifs de hausse ou de résiliation invoqués par les compagnies d’assurance sont variés (hausse de la sinistralité, des vols de véhicules, impact du dérèglement climatique…), la FNA souligne que cette situation n’est pas sans conséquence pour les automobilistes.
Les automobilistes impactés
Entretien-réparation, dépannage, VHU, auto-écoles, fourrières… autant de services de proximité qui s’avèrent bloqués sans assurance professionnelle ou, au mieux, obligés de répercuter la hausse de la prime d’assurance sur le prix des prestations ! Et c’est donc l’automobiliste, en bout de chaîne, qui en subira les conséquences, avertit l’organisation professionnelle. « Le contexte est dramatique pour le secteur. En ce qui concerne le dépannage et les fourrières, si les entreprises ne peuvent plus s’assurer, elles perdent leurs agréments et ne peuvent donc plus intervenir. Sans assurance, c’est la fermeture pure et simple. Cela signifie aussi que demain, des automobilistes en panne risquent de rester bloqués sur le bord de la route, faute de dépanneur agréé disponible », résume Philippe Gimenez, président de la branche Dépannage/Remorquage de la FNA (photo).
Face à cette situation, la FNA appelle les pouvoirs publics et les assureurs à prendre leurs responsabilités : sans la garantie d’une offre d’assurance professionnelle raisonnable, c’est la continuité de services essentiels à la mobilité des Français qui se trouve menacée…
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