
La FNA combative dresse ses nouvelles couleurs à la défense

La fédération nationale de l’Automobile a inauguré le 2 octobre derniers ses nouveaux locaux implantés en plein cœur du quartier de la défense. Un symbole pour la FNA, « vieille dame » de 103 ans toujours militante de la résistance et de l’agilité des entreprises artisanales de l’automobile. Ce moment festif qui a réuni 200 personnes a également été l’occasion de dévoiler un logo modernisé et un film à la gloire des TPE de l’auto.

Notre rôle, avant tout, est de défendre celles et ceux qui travaillent et qui font vivre nos territoires, en toutes circonstances», a proclamé Robert Bassols, président de la FNA, lors de cette soirée inaugurale qui a réuni plus de 200 partenaires, adhérents, institutionnels et représentants politiques. Pour exprimer son engagement envers les entreprises artisanales confrontées aux profondes mutations que sont les transitions écologique et numérique, est ainsi passé à la tribune aux côtés de Robert Bassols, Jean-Baptiste Lemoyne, ex-ministre des TPE-PME et Sénateur de l’Yonne qui a salué ce déménagement dans « un superbe QG d’où continueront d’être menées bien des batailles : ZFE, problématique d’assurances des entreprises, sujets fiscaux multiples. La FNA est une boîte à outils précieuse pour défendre les professionnels ». L’occasion pour l’ex-ministre d’insister sur le rôle central de la fédération « qui doit être le mégaphone des intérêts des artisans », en regrettant notamment que les « artisans » n’aient pas été associés au nouveau contrat de filière. « Il faut corriger cela ». Et de militer pour que les artisans soient plus écoutés par les politiques !
Transitions technologiques et énergétiques en débat
Pour leur part, Laurent Munerot, président de la CNAMS et Joël Fourny, président de CMA France, ont débattu de la question de la transition technologique. « Dans une étude CMA, 70% des artisans répondant ont considéré la numérisation comme une opportunité. Cependant, l’IA arrive et les inquiète. Notre rôle d’organisation est de relayer auprès des entreprises de l’importance de porter intérêt à ces nouvelle technologie », a insisté Joël Fourny. Alors que Robert Bassols a plaidé en tribune pour une fiscalité simplifiée « tous les six mois, on nous sort une nouvelle réglementation sur la fiscalité auto. Les Français repoussent donc, voir renoncent à changer de voiture avec comme conséquence un parc toujours plus vieillissant. Évidemment, cela représente une opportunité pour nos ateliers de réparation… mais jusqu’à quand ! » D’autant qu’en face, les constructeurs chinois poussent sur la technologie électrique. « Ils n’étaient pas de taille pour gagner la bataille du thermique, alors ils ont stratégiquement changer de champ de bataille en jouant la carte de l’électrique. Et nous Européens, avons fait l’erreur de nous engouffrer dans cette stratégie au nom de l’écologie quand les Chinois le font pour l’économie », s’est agacé Claude Cham, président de la SAS Equip Auto.

Nouvelle identité visuelle, nouvelle dynamique

On ne change pas un logo qui gagne… mais on le modernise. C’est le défi qu’ont dû relever les équipes de FNA pour s’offrir une identité visuelle repensée mais non dénaturée. Un chantier porté par Matthieu Loko-Bille, chargé de communication à la FNA ,avec comme mot d’ordre : incarner une organisation plus moderne, plus lisible et plus statutaire, tournée vers l’avenir mais fidèle à ses valeurs fondatrices. Une démarche joliment mise en scène dans une vidéo de présentation de la FNA à la fois très esthétique, créative et dans le réel. Le logo s’est également offert une cure de jouvence en se verticalisant et passant d’un vert tendre à un vert profond devant signifié dynamisme et stabilité. Dans la continuité de ce nouveau logo, la FNA lance une campagne de marque pour incarner cette nouvelle charte graphique. Intitulée "Inventer la route de demain". De nouveaux "habits" pour la FNA statutaires mais modernes pour la FNA.
Fiscalité simplifiée et neutralité carbone : combats d’avenir
Outre les défis économiques, technologiques et environnementaux, la filière automobile est également confrontée à une crise de confiance des consommateurs, dangereuse pour l’avenir avec un recul de 22% des ventes de véhicules neufs depuis 2019 pour cause de hausse des tarifs (+24% en 4 ans) et d’une fiscalité « punitive » et instable sur l’achat automobile.
Face à cette situation, la FNA plaide pour :
• une fiscalité plus simple, stable et incitative, fondée sur un système de TVA écologique tenant compte à la fois du niveau d’émissions de CO₂ (classé en trois tranches) et du prix du véhicule.
• une neutralité énergétique et technologique avec une approche pragmatique : les pouvoirs publics doivent fixer des objectifs mais laisser aux acteurs le soin de proposer les solutions. L’électrique n’est pas une fin en soi mais une énergie parmi d’autres, aux côtés des hybrides, du GNV, des biocarburants ou encore des carburants de synthèse.
• une démarche d’éco entretien incitative via un contrôle des pollutions pour maintenir le parc roulant qui frôle les 12 ans d’âge moyen. L’outil clé proposé par la Fédération est le contrôle 5 gaz, un dispositif permettant de mesurer précisément les émissions réelles à l’échappement.
Sur le même sujet
