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Formation-insertion : partenaires mobilité cherchent jeunes diplômés

Jérémie Morvan
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Jeune à l'atelier

Parc vieillissant, transition énergétique... Les métiers de l’auto sont en effervescence. Et les entreprises recrutent ! La formation – initiale comme continue – joue un rôle central, avec des résultats probants en matière d’insertion pro.

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Portée par un parc vieillissant de 40 millions de VP (47 millions avec les utilitaires, poids lourds, cars, bus et motocycles) dont l’âge moyen s’établit à 11,69 ans, la branche des services de l’automobile se porte bien ! En 2022, les 170 000 entreprises du secteur employaient 468 000 salariés (560 000 avec les indépendants). Parmi ceux-ci, les 140 750 actifs exerçant les métiers de la maintenance-réparation automobile ont fort à faire, alors que l’entretien est devenu le premier poste de dépense “auto“ des foyers en France (30,2 %), devant le carburant (29,7 %) !

Dans ce contexte éminemment porteur, les opportunités d’emploi foisonnent. L’ANFA note à cet égard que l’emploi salarié progresse dans les services de l’automobile depuis 2016, avec une hausse de 13,5 % en huit ans. La maintenance et réparation VP a recruté plus de 21 700 salariés en 2022 et près de 29 000 en comptant les alternants; soit la moitié de l’ensemble des recrutements de la filière. Tout n’est pas rose pour autant : qu’il s’agisse du segment des VP comme des VI, les entreprises sont toutes sujettes à la même problématique de recrutement...

L’alternance plébiscitée

Pourtant, la formation initiale attire de plus en plus de jeunes. Le dernier Autofocus édité par l’Observatoire des métiers des services de l’automobile (ANFA) relève 71 282 jeunes inscrits à la rentrée 2023-2024 (+ 4 %). Avec une appétence des jeunes toujours plus forte pour les formations en alternance. Ainsi, 40 726 jeunes, soit 57 % du total (+ 6,2 % par rapport à 2022), ont choisi ce type de formation. Une hausse des effectifs qui intervient pour la neuvième année consécutive : depuis 2014, plus de 19 000 alternants supplémentaires ont intégré les formations aux métiers des services de l’automobile, soit une hausse de 90 % ! La recette du succès tient pour une bonne part dans le taux d’insertion professionnelle très élevé, avec 73 % des apprentis qui trouvent un emploi dans les six mois après la fin de leur cursus. Et les certifications de branche bénéficient des meilleurs taux, avec en moyenne plus de 93 % d’insertion dans les six mois suivant la fin de la formation ! Qui plus est des emplois pérennes, plus de 90 % des actifs étant en CDI.

Les femmes aiment l’auto

Les métiers de l’auto se sont significativement féminisés ces dernières années avec des effectifs en formation en nette augmentation. Avec + 19 % de jeunes femmes lors de la dernière rentrée, alors même que la progression était déjà de 16 % à l’occasion de la rentrée précédente, la filière se féminise : de 1 500 en 2016, elles sont 3 500 en formation aujourd’hui, soit plus que le double en sept ans, et représentent 4,9 % des effectifs. Et la vente de véhicules n’est plus le seul terrain de jeu des jeunes femmes dans les formations aux métiers des services de l’automobile : carrosserie, maintenance deux-roues, voire véhicule industriel... Un mouvement sociétal de ‘dégenrisation’ des métiers, qui profite à des services de l’automobile en manque de bras !

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Formation

Au-delà des chiffres bruts, Philippe Le Gall, responsable de projets à l’Observatoire des métiers de l’automobile, analyse les grandes tendances en matière de formation initiale…

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ANFA_Philippe Le Gall

Zepros : L’apprentissage progresse fortement ; peut-il supplanter le mode de formation sous statut scolaire ?

Philippe Le Gall : Chaque année, environ 30 000 jeunes entrent en formation en statut scolaire. Ce volume est stable, assez imperméable aux aléas économiques du secteur, ce qui n’est pas le cas de l’alternance qui est, elle, un vrai reflet de l’état de santé d’une activité : l’apprentissage progresse de façon continue depuis neuf ans, en parfaite corrélation avec l’emploi dans les services de l’automobile qui, sauf période Covid-19, a progressé sur cette même période. Si les partenaires sociaux plaident depuis plusieurs années pour ce mode de formation, les entreprises sont elles aussi en demande d’apprentis car elles peuvent rapidement capitaliser sur ces jeunes accueillis dans leurs ateliers. Reste que la formation sous statut scolaire demeure un vivier incontournable pour les entreprises de la branche.

Face à ces bons indicateurs, des métiers sont toujours en tension en matière de recrutement, comme les métiers de la réparation-collision ou du véhicule industriel…

P.L.G. : Indéniablement, le marché du travail est en tension. Mais avec la croissance des effectifs enregistrés en formation initiale sur ces deux exemples, cela démontre en creux l’adaptabilité de l’appareil de formation. Certes, il peut y avoir un “décalage“ dans le temps car les carrosseries vont demander la maîtrise du geste professionnel et la maintenance VI implique des personnes peut-être plus formées que dans le VL, ce qui prend du temps… S’ajoute à cela une problématique de renouvellement des collaborateurs du fait de la pyramide des âges et, par rapport à la mécanique VL ou moto, d’une attractivité moindre de ces métiers auprès des jeunes. L’ANFA travaille justement à susciter ces vocations.

S’ajoute à cela un problème de “déperdition“ !

P.L.G. : En effet, et ce problème se retrouve à deux niveaux : pendant la durée de la formation et à l’issue de celle-ci. Dans le dernier Autofocus dédié à l’insertion professionnelle paru en janvier dernier, l’ANFA s’est attaché à suivre la trajectoire des jeunes pendant et après leur cursus en Bac Pro Maintenance de véhicules et Carrosserie. Une part va abandonner en cours de route [N.D.L.R.: 1 jeune sur 5 en maintenance et 1 jeune sur 3 en carrosserie quitte la formation en début de cursus], une autre part ne va pas obtenir de diplôme, une autre va poursuivre ses études dans un autre domaine d’activité des métiers des services de l’auto (par exemple il n’y a pas de formation au-delà du Bac Pro en carrosserie). Une dernière part va terminer ses études mais s’insérer professionnellement dans un autre secteur d’activité.

Peut-on dire que les jeunes se forment mieux, ou plus longtemps ?

P.L.G. : D’une manière générale, plus le niveau du cursus est élevé, meilleure va être l’insertion. La tendance est en effet à l’allongement des durées de formation ; le BTS est par exemple le cursus ayant enregistré les plus fortes hausses ces dernières années. Depuis quelques rentrées également, le volume de jeunes formés en alternance en Bac Pro arrive quasiment au niveau de celui des jeunes en CAP. Dans le même temps, il faut souligner la montée en puissance significative des certifications de branche, positionnées au-dessus des diplômes de l’Éducation nationale [N.D.L.R. : certains CQP étant passés en titres à finalité professionnelle – ou TFP –, construits par l’ANFA à la demande des partenaires sociaux], lesquelles sont accessibles en alternance. Avec environ 5 000 jeunes inscrits dans ce type de cursus à la rentrée 2023, c’est deux fois plus qu’il y a sept ans ! Et ces certifications de branche sont plébiscitées, avec des taux d’insertion professionnelle record, à plus de 80 %.

Jérémie Morvan
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