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Jean-Marc Pierret

« Un dialogue déterminé, authentique et constructif avec assureurs et experts »

Jean-Marc Donatien
Président national métier Carrossier
Mobilians
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Jean-Marc Donatien

Nouvellement élu président du métier Carrossier au sein de Mobilians, Jean-Marc Donatien est issu d’une trajectoire transversale : après 18 années au sein de la direction après-vente dans des groupes de distribution VN BMW, il est devenu carrossier à Nancy, exerçant sur ces nouvelles compétences depuis 22 ans. C’est donc une vraie vocation l’ayant amené à réorienter sa carrière vers sa passion : la carrosserie-peinture. Il nous livre sa vision d’un métier en attente urgente de revalorisation…

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Tout d’abord, merci à Mobilians d’avoir rejoint les sponsors des Ze Awards Carrosserie !
Jean-Marc Donatien

C’était à mon sens logique, car il s’agit d’un rendez-vous incontournable qui fédère tous les acteurs de notre métier. Ayant l’honneur et la chance d’être cette année membre du jury du Meilleur Ouvrier de France catégorie peinture, je pense qu’il faut encourager toutes les démarches visant à valoriser les dirigeants et les compagnons qui incarnent les valeurs et les exigences d’un métier où l’on ne peut pas tricher : c’est ainsi qu’en peinture, la bonne réparation, c’est celle qu’on ne peut pas détecter !

Nouveau président national du métier Carrossier de Mobilians, quels sont vos constats principaux ?
Jean-Marc Donatien

Je partage l’action que mon prédécesseur Yves Levaillant a portée avec succès depuis de longues années. De nombreux défis sont à relever, mais tous découlent d’une nécessaire restauration de la valeur métier pour attirer les talents d’aujourd’hui et de demain. Par le salaire bien sûr ; mais aussi par le plaisir du travail bien fait qui exige une technicité toujours croissante et de plus en plus complexe, en termes d’équipements de plus en plus technologiques, de formations, de types de peintures, etc. Pour cela, le triptyque assureur/expert/carrossier doit s’entendre autour de la meilleure façon de traiter la triple pression qui pèse sur les carrosseries : une technicité toujours plus exigeante, un poids croissant des apporteurs d’affaires et une baisse constante et inexorable de la sinistralité depuis 2004, récemment aggravée par la pandémie.

 

 

Quelles sont selon vous les solutions ?
Jean-Marc Donatien

Un dialogue déterminé, authentique et constructif avec l’ensemble des interlocuteurs clés de notre segment. Avec les experts évidemment. Eux aussi ont besoin et envie de restaurer la valeur de leur métier. Nous nous battons depuis des années pour obtenir le libre choix de son expert par les usagers et souhaiterions que les experts appréhendent mieux la convergence de leurs intérêts sur notre action. Ils doivent pouvoir tous redevenir réellement neutres, dans l’esprit initial de la déontologie de leur métier.

 

Autre chantier majeur initié par Mobilians : les limites formelles des comparaisons de prix des réparations par des experts. Comparaison n’est pas raison, comme dit l’adage, et nous poursuivons nos différentes actions ouvertes sur ce sujet majeur de la relation économique des experts avec les réparateurs. Un dialogue tout autant authentique, constructif mais équilibré et déterminé avec les compagnies et les mutuelles. Les carrossiers ont avec elles un point commun : celui du chef d’entreprise. À ce titre, les assureurs ont certes leurs impératifs, mais nous avons les nôtres. Nous pouvons toutefois nous accorder sur une même exigence : la satisfaction d’un client que nous avons en commun et donc en partage : l’automobiliste. Pour y parvenir, il nous faut donc partager aussi l’urgence d’une véritable revalorisation du métier de carrossier, à commencer par la main-d’œuvre qui rétribue le geste technique et finance les investissements.

 

Oui, il y a urgence : nous estimons qu’il faut urgemment relever les taux horaires concédés par les apporteurs d’affaires afin de juste permettre aux carrossiers de continuer de réparer en toute sécurité et en toute qualité les véhicules confiés par les assurés, rappelant l’obligation légale de résultat pesant sur nos milliers de TPE ; de pouvoir rattraper les retards énormes d’inflations passées sur les coûts incompressibles de production ; de pouvoir absorber la «sur-inflation» actuelle liée aux crises diverses que nous traversons et aux évolutions technologiques et enfin de faire valoir le droit économique élémentaire de tout chef d’entreprise de pouvoir vivre de son activité.

 

Jean-Marc Pierret
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