Rémy Berger, GCK : Démocratiser la décarbonation par des solutions moins chères

Jean-Pierre Raynaud
Image
Rémy Berger, GCK

Construire des piles à combustible est un nouveau métier à qui il faut donner le temps de constituer sa filière et son réseau (fournisseurs de composants, de machines…). Et c’est bien seule cette maturité qui baissera les coûts sur les composants et la molécule d’hydrogène décarbonée, estime Rémy Berger, lors du premier Sommet des mobilités territoriales durables, tenu du 21 au 23 novembre (OrbiMob’). Explications du directeur de l’innovation chez GCK, spécialiste français en région AuRA de la mobilité décarbonée. 

Partager sur

Pour le jeune ingénieur de GCK* qui a travaillé sur la pile à combustible Genepac (générateur électrique à pile à combustible) de PSA en 2008, la décarbonation sous-entend d’abord la modification des usages et des comportements. Il faut donc proposer des solutions de mobilité nouvelles et plus vertueuses pour convaincre les utilisateurs de délaisser les moyens de locomotion carbonés. « Sur ce point, le VE est imbattable mais il doit être plus attractif pour se développer davantage. Il faut décarboner avec des solutions moins chères (HEV bien utilisés, nouveaux carburants…) car peu de solutions de décarbonation existent aujourd’hui pour diminuer le prix d’un VE. En 2023, nous avions proposé un kit de transformation sur la base d’une Citroën C1 en hybride rechargeable, la « Twin-E », avec de petites batteries, une hybridation de 48 volts, fonctionnant en électrique jusqu’à 50 km/h, en dessous de 8 000 €, pour lequel nous devions obtenir des aides. Sauf que les constructeurs ne peuvent la développer du fait du malus », regrette-t-il. 

  • GCK est spécialisé dans le rétrofit de véhicules lourds et fournit notamment des autocars à moteur à hydrogène à Keolis avec une capacité d’en convertir 200 par an.

Ouvrir les accès à la recharge

Paradoxe : le marché du VE d’occasion ne décolle pas tandis que sa fiabilité est prouvée. Il faut balayer les « fausses croyances », la « désinformation » et les « autonomies fantaisistes annoncées pour vendre ! », clame le directeur, citant plusieurs écueils dont un prix encore cher à la location, ainsi qu’un manque de recharge dans les villes et les immeubles avec une jungle tarifaire suscitant les réticences. « À Strasbourg, j’ai rechargé sur le réseau Fresh Mile à 60 ct/kWh. C’est plus cher que la recharge rapide sur autoroute ! Des bornes de recharge rapide, installées sur les parkings de grandes surfaces, facturent 65 ct/kWh. Si le coût à l’usage est économique en rechargeant chez soi ou avec une carte d’abonnement, le tarif est trop élevé sur une borne publique (entre 25 et 35 ct/kWh). » 

Jean-Pierre Raynaud
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire