Rétrofit : avec Mobilians, AIRe libère les watts !

« Nos demandes ont été entendues par le gouvernement ! » Stéphane Wimez et Clément Fleau, co-présidents de la branche métier rétrofit de Mobilians (association AIRe), sont visiblement optimistes. Actuellement mis en consultation par l’exécutif, le projet d’un nouvel arrêté modifiant celui de mars 2020 – dont Mobilians a été partie prenante pour son élaboration – devrait en effet permettre de libérer les énergies. Objectifs : raccourcir les délais d’homologation et ouvrir la voie à l’industrialisation de la filière, seule garante d’une baisse des coûts de production et donc d’une proposition économique attrayante pour les consommateurs !

Comment ? D’abord en assouplissant significativement le process d’homologation grâce à la multiplication des laboratoires pouvant délivrer le précieux sésame lorsqu’aujourd’hui, seul l’Utac est habilité à le faire. Ensuite, en élargissant les plages de puissance et en facilitant l’accès aux données de réception communautaires des véhicules afin de pouvoir intégrer plusieurs types de véhicules dans une seule et même homologation. Enfin, AIRe appelle aussi à la prise en compte des véhicules automoteur spécialisés, ou VASP (catégorie regroupant les vans, les camping-cars, les ambulances, les bennes à ordure, les caravanes, etc.), jusqu’à présent interdits de rétrofit.

Et parce que le rétrofit s’inscrit pleinement dans la feuille de route de décarbonation du secteur automobile souhaité par le gouvernement tout comme elle répond aux problématiques liées à la mise en place des ZFE, un Plan dédié au rétrofit a été annoncé le 26 avril dernier par le ministre de l’Industrie Roland Lescure. Il vise à favoriser un changement d’échelle de la filière, avec notamment une enveloppe de 20 M€ destinée à financer des projets. En outre, dans le but de structurer davantage encore cet écosystème naissant, une "task force" regroupant l’Administration et l’organisation professionnelle doit être créée d’ici la fin juin 2023.

Au-delà, Stéphane Wimez insiste : « Avec l’appui de Mobilians et des pouvoirs publics, il nous faut porter la réflexion au niveau européen. Une harmonisation du cadre de cette nouvelle activité permettrait en effet d’avoir un impact plus important sur un parc de 220 millions de véhicules. Dans ce cadre, le principe français de l’homologation en série devrait être privilégié aux réceptions individuelles opérées chez nos voisins… »

En attendant ce futur cadre, les acteurs du rétrofit n’ont eu de cesse de développer de nouvelles solutions à même de couvrir plus largement le parc roulant. Sur le segment du VP et des 2-3 roues, six systèmes sont d’ores et déjà homologués, neuf autres sont en cours d’homologation et dix-sept autres encore en phase de recherche et développement ! Sur le segment du VUL, trois systèmes sont homologués, trois en cours d’homologation et dix-sept sont au stade de la R&D… « Avec la pluralité des solutions, nous projetons le rétrofit de 11 000 VP d’ici trois ans et 65 000 à horizon cinq ans ; pour les VUL, quelque 8 000 unités pourraient être transformées sur les trois prochaines années et 11 000 d’ici cinq ans ! », précise Clément Fleau.

Pour y parvenir, la filière devra nécessairement s’appuyer sur un réseau d’installateurs dans les territoires. Le rapprochement avec l’organisme professionnel qu’est Mobilians permet à cet égard de bâtir, avec le concours de l’ANFA, des formations et des passerelles entre ce nouveau métier et ceux existants au sein des services de l’automobile.