Les start-ups de la mobilité mobilisent les levées de fonds

Jérémie Morvan
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Obs startups_Jean Marc Zulesi

Le Moove Lab (Mobilians et Via iD) et le cabinet Roland Berger ont dévoilé le premier Observatoire des start-ups françaises de la mobilité et des services de l’automobile. Une photographie plutôt réjouissante de la dynamique du secteur, les “jeunes pousses” surfant sur la transition énergétique et les besoins en infrastructures de recharge…

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Dynamique confirmée pour les jeunes pousses du secteur de la mobilité dans son ensemble, et pour l’auto en particulier ! Dans le cadre du Moove Lab, Mobilians et Via iD se sont rapprochés du cabinet de conseil Roland Berger afin de concevoir le premier baromètre des start-ups françaises intervenant dans les activités de transport et de mobilité. Objectif : analyser les grandes tendances en matière d’innovations en recensant leurs levées de fonds.

Premier enseignement : nos coqs tricolores ont fière allure ! Dans un contexte de très forte contraction du capital-risque en Europe (- 24 % !), la France – qui a soufflé les dix bougies de la French Tech – a été l’un des rares pays à avoir vu son écosystème de start-ups spécialisées dans les transports séduire les investisseurs en 2023. Elle se hisse en effet au deuxième rang en Europe, derrière le Royaume-Uni. Et si le capital-risque a encore davantage reflué en France (- 43 %), les start-ups hexagonales ont continué d’attirer les investisseurs avec 131 levées de fonds réalisées (120 en 2022) et cumulant 1,9 milliard d’euros, soit une hausse de 12 % par rapport à l’année précédente. Un record ! L’écosystème des transports se classe deuxième, juste derrière celui de l’énergie qui cumule quant à lui 2 milliards d’euros d’investissement (- 5 %). Et il s’agit d’ailleurs du seul secteur, avec celui des semi-conducteurs, à avoir progressé cette année-là.

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Des levées plus nombreuses et plus importantes

L’Observatoire s’est également attaché à détailler les différents types de levées de fonds. Une photographie intéressante dans la mesure où la distinction des diverses levées de fonds donne un aperçu du degré de maturité des start-ups quant à la pertinence du produit ou du service par rapport au marché, et bien sûr la viabilité du projet dans sa dimension industrielle. Les “early stages” (NdlR : premières levées de fonds, inférieures à 15 M€) affichent ainsi une belle progression de 33 % pour passer de 246 M€ de levées de fonds cumulées, à 327 M€. Historiquement faibles en France, les “growth stages” (levées comprises entre 15 et 40 M€) accusent un léger repli dans le montant total des levées avec 276 M€, soit – 10 % par rapport à 2022. Et ce, alors même que leur nombre est supérieur en 2023 (113 levées contre 103 un an plus tôt)… En revanche, les levées plus importantes, ou “late stages” (40 M€ ou plus), continuent de progresser tous les ans depuis 2021. En 2023, six levées de fonds ont ainsi permis d’agréger 1,297 Md€ (+ 14 % vs 2022). En toile de fond : la décarbonation à marche forcée des mobilités, avec pour levées parmi les plus significatives Verkor, gigafactory de batteries de traction pour VE (850 M€), Driveco, réseau de bornes de recharges pour véhicules électriques (250 M€) ou encore e-Totem (60 M€).

Signe évident de la megatrend traversant le secteur des transports : 73 % du montant total des levées de fonds a concerné l’électrification. Elle qui ne pesait qu’à peine un tiers des montants totaux avant 2022…

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Électrification et économie circulaire en tête d’affiche

Au sein du secteur des transports, les start-ups intervenant dans le secteur plus spécifique de « la mobilité et des services de l’automobile » (soit la filière dite ‘aval’ de l’auto) ont été analysées à travers huit segments : automobile servicielle, commerce auto et distribution d’énergie, cycles et micromobilités, économie circulaire, sécurité routière, MaaS (Mobility as a Service) & smart city, maintenance et réparation et enfin fintech et assurtech. Malgré une baisse significative de 30 % des fonds levés par ces start-ups en 2023 (2022 a été une année record), elles pèsent tout de même à elles seules 750 M€ des 1,9 Md€ levés par les jeunes pousses du transport.

Sur les huit segments de marché identifiés par l’observatoire, ceux du commerce et de la distribution d’énergie ainsi que de l’économie circulaire figurent parmi les plus dynamiques. Pour le premier – qui représente 62 % du total du secteur de la mobilité en 2023 avec 466 M€ levés en 2023 -, ce sont les infrastructures de recharge qui tirent les résultats vers le haut ; au point d’ailleurs de voir de grands groupes industriels, des leaders sur leur secteur ou encore des bancassureurs racheter les start-ups… Témoin : TotalEnergies qui a mis la main sur Time2plug (bornes de recharge électrique). Concernant l’économie circulaire, inexistante ou presque il y a cinq ans, elle voit depuis 2019 ses start-ups s’inscrire dans une réelle dynamique : avec 13 levées cumulant 100 M€, ce segment de marché représente aujourd’hui 13 % du total de la mobilité en 2023.

A noter : dans cet écosystème bouillonnant de la mobilité, les start-ups accompagnées par le Moove Lab représentent un quart des levées dites early stages sur la période 2022-2023.

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Jérémie Morvan
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