[Atlas] Aisin ajuste ses gammes

Muriel Blancheton
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Un CA 2020 quasi équivalent à 2019 (- 1 %) grâce à des marchés dynamiques comme la Turquie, l’Algérie, la Russie, et un atterrissage 2021 moins chahuté que prévu avec une progression estimée à 6 % : satisfecit du Japonais Aisin Corporation qui a amorti les effets conjugués de la crise sanitaire, de la pénurie et de l’inflation, en ouvrant de nouveaux comptes clients et de nouvelles lignes de produits, en freinage notamment.

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Ces dernières partent de son usine d’assemblage de Bruxelles tandis que sa production – réalisée majoritairement au Japon, pays moins impacté par la pénurie – lui a permis de conserver un taux de service de 90 %. Le tout sur un cœur de gamme constitué de pièces mécaniques donc sans composant. La filiale de Toyota (60 % de son CA) couvre 95 % du parc asiatique et veut répondre à 80 % des besoins en rechange en 2022 : gamme de freinage, embrayage, capteurs électroniques ou encore réparation de boîte de vitesse automatique.

Des accords-cadres avec les centrales d’achat

Pour écouler ses pièces, Aisin passe désormais par de nouveaux accords-cadres avec les centrales d’achat internationales. « Nous sommes déjà présents via leurs entités locales. Rhiag, ECP chez LKQ ou Intercars. Un accord-cadre va nous permettre d’ouvrir de nouveaux comptes comme Stahlgrüber (LKQ). L’Allemagne fait partie de nos cibles privilégiées. Il faut y être ! Nous voulons être présents dans chaque Top 3 des distributeurs locaux », indique Bérenger Léonard, responsable Europe des ventes et du marketing IAM. L’entreprise est en pleine harmonisation – dont un ERP – après la fusion d’Aisin AW, spécialiste de la transmission et de la navigation auto, et d’Aisin Seiki, fabricant de pièces en OE et rechange. Une consolidation qui doit renforcer sa compétitivité. Ainsi, l’aftermarket du groupe propose désormais 100 % du portefeuille OEM : Advics pour le freinage, ART pour les pistons ou Aisin pour le reste des pièces dont l’embrayage.

Ajuster des gammes au marché local

Également sur sa feuille de route, un plan de recrutement pour gonfler la force de vente, les départements du pricing, les produits… Le groupe teste depuis 2021 en Turquie un concept basé sur le placement de salariés Aisin chez des distributeurs. Une « courroie de transmission » du terrain vers l’équipementier pour ajuster ses gammes aux besoins réels des grossistes, selon son marché local. « Nos gammes sont très larges. C’est une façon de ne pas nous disperser », avance Bérenger Léonard, qui pourrait dupliquer le concept ailleurs. À commencer par la Pologne où il est déjà présent chez les plus gros distributeurs (Intercars, Intertim, Saga Auto). À noter que Stellantis a récemment référencé Aisin comme fournisseur multimarque européen pour la réparation des boîtes de vitesses automatiques en « reman ». Un sésame lui ouvrant l’accès à ses marques et réseaux jusqu’aux Eurorepar Car Service. Ce nouvel attribut basé sur l’économie circulaire est aussi une seconde clé d’entrée multimarque auprès des autres constructeurs. « Nous ne fermerons aucune porte ! Notre ambition est de nous ancrer en rechange », prévient Bérenger Léonard. Avis aux constructeurs récemment venus sur l’IAM avec les mêmes ambitions…

m.blancheton@zepros.fr

Muriel Blancheton
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