[Atlas] Vierol : « Nous avons maintenu la stabilité de nos chaînes d'approvisionnement »

Caroline Ridet
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Ibrahim Chahrour, responsable du marketing et de la gestion des produits (Head of Marketing & Product Management) et Thierry Delesalle, directeur du développement, (Manager Strategy Business Development), font un point sur les deux années écoulées et nous donnent leur vision de la suite.

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Comment Vierol a passé le pic de la pandémie en 2020 ?

Ibrahim Chahrour : VIEROL AG a réussi à maintenir un bon approvisionnement en pièces et, a pu rapidement reconstituer des stocks de sécurité. Malgré le confinement et la baisse d’activité des garages au début de la pandémie, notre activité s'est révélée à l'abri de la crise.

Quel bilan 2021 pour vous en OE et IAM ?

Thierry Delesalle : En cette fin d'année, l’exercice a été réussi malgré tous les défis. Ces dernières années, VIEROL AG a pu consolider et renforcer sa position sur son marché phare qu’est l’Allemagne sous ses trois marques premium VEMO , VAICO et ACKOJA. Cela confirme notre force même pendant la période exigeante de la pandémie. Pour les marchés exports, nous avons eu une démarche très volontaire en augmentant notre présence sur plusieurs pays, ce qui nous permet de réaliser de belles progressions. Cet axe stratégique de pénétration de plusieurs marchés nationaux fonctionne et a été renforcé. Nos succès en France et en Pologne le confirment.

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Quelle a été votre actualité sur 2021 ?

I.C. : Pour VIEROL, l'année 2021 a connu de nombreuses étapes décisives, dont l’ouverture du nouveau centre logistique WERK II, d'une superficie de 20 000 m2, soit le doublement de nos capacités de stockage et 100 000 emplacements supplémentaires. De quoi assurer à nos clients une grande disponibilité et un niveau de service encore plus élevé pour 2022. Nous nous diversifions dans plusieurs secteurs d'activité. Ce sont des investissements de taille pour mieux préparer notre croissance pour les années à venir.

T. D. : 2021 a été pour nous une année de développements passionnants. Nous soutenons nos clients en particulier dans le développement de leurs gammes, l’identification de pièces d’avenir, la disponibilité des marchandises et les concepts. Citons par exemple les nouvelles familles de produits pour VUL, les pièces techniques et l'assortiment Green Mobility Solutions pour les nouveaux types de propulsion hybride et électrique. Nous avons également pu présenter à nos clients le nouveau concept d’entretien de boîtes de vitesses automatiques VAICO. La présence sur le site web www.vaico-boiteauto.fr permet aux partenaires d'acquérir des clients supplémentaires grâce au localisateur d’ateliers et même de prendre rendez-vous en ligne. Un soutien marketing sous forme digitale ainsi qu'un package de support publicitaire sont en outre offerts gratuitement aux garages pour leur permettre de démarrer et de se faire connaître.

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Quels sont vos projets pour 2022 ?

I.C. : VIEROL AG a pu poser des jalons importants pour les années qui viennent. Que ce soit par des accords avec d'importantes centrales d'achat, et le renforcement de l'internationalisation qui en découle, la poursuite de la numérisation. Nous avons défini au sein de l’entreprise une série de projets ciblés pour 2022, qui permettront d'augmenter la productivité et l'orientation client dans tous les domaines fonctionnels. Nous pensons donc être très bien préparés pour l'année prochaine et au-delà. Du côté des produits, nous allons notamment nous concentrer davantage sur nos kits de réparation Expert Kits+.

T. D. : Avec ces formules en kit, nous répondons à la tendance des solutions de réparation complètes pour faciliter l'entretien. Nous constatons également un besoin croissant de soutien sur le plan technique. C’est pourquoi les kits de réparation et les supports de hotline technique que propose notre Academy sont complétés par des formations en ligne pour le commerce et les garages.

Une autre tendance forte est la plus grande diffusion des boîtes de vitesses automatiques dans les véhicules, notamment favorisée également par le développement des motorisations hybrides et électriques. Avec notre offre d’entretien de boîtes de vitesses VAICO, nous avons accompagné très tôt cette évolution et nous prévoyons de fortes demandes sur ce segment au cours des prochaines années. La croyance encore largement répandue selon laquelle les boîtes automatiques peuvent se passer de vidange est aujourd'hui dépassée. La boîte de vitesses et l'huile utilisée sont soumises à de fortes contraintes et nécessitent un entretien régulier. En plus des kits de réparation dans les familles du moteur et de la transmission, nous sommes très optimistes quant à notre gamme de capteurs VEMO pour les années qui viennent. Actuellement, plus de 200 capteurs sont présents dans les véhicules neufs. La tendance est à la hausse ! Dans ce domaine, nous pouvons d'ores et déjà proposer un vaste portefeuille de composants électroniques pour la mobilité d'aujourd'hui et de demain.

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Comment voyez-vous évoluer le marché européen de votre spécialité ?

T. D. : Le marché de la rechange doit s'adapter à de profondes évolutions, ainsi qu’à un environnement concurrentiel toujours aussi dynamique. Mais la croissance est toujours là. Le vieillissement du parc européen représente pour nous des opportunités de croissance supplémentaires et le besoin d'entretien comme de service demeure. À cela s'ajoutent les défis liés à la disponibilité des marchandises. Jusqu'à présent, nous avons réussi à maintenir la stabilité de nos chaînes d'approvisionnement. Et actuellement, le critère « disponibilité » passe avant celui du prix.

Pensez-vous que la concentration de la distribution européenne, mais également chez les industriels, va se poursuivre ?

T. D. : Il y a une forte pression concurrentielle - dans la distribution, dans la sous-traitance et chez les acteurs OEM. Cette pression va encore s’accentuer. Dans ce contexte, la consolidation, l'internationalisation et la force d'innovation sont nécessaires pour maintenir et développer avec succès ses positions sur le marché mondial, de manière rentable. Le secteur automobile est sans doute confronté au plus grand bouleversement de son histoire : le passage du moteur à combustion fossile aux nouvelles technologies de propulsion. Les fournisseurs doivent se repositionner pour faire face à ces innovations existantes et à venir, à cette pression concurrentielle croissante et obtenir de bons retours sur investissement. Dans ce contexte, notre entreprise est encore détenue à 100 % par la famille qui est très présente tant sur la vision, que sur la stratégie ou l’opérationnel. Il y a une réelle volonté de continuer à investir sur nos marchés.

Dans quelle mesure êtes-vous affectés par la hausse des coûts des matières premières ? Le risque inflationniste ne remet-il pas en question vos prévisions de croissance ?

I.C. : La forte hausse des prix des matières premières telles que le magnésium - base de nombreux produits en aluminium - ou des produits chimiques et plastiques - pèse lourdement sur l'ensemble du secteur des pièces de rechange. À cela s'ajoutent des coûts logistiques en forte hausse et des taux de fret par conteneur qui peuvent atteindre 75 %. Nous y sommes confrontés, ainsi que nos partenaires fournisseurs, comme à des délais de livraison plus longs. La situation actuelle des chaînes d'approvisionnement mondiales et donc la situation de l'approvisionnement sont très tendues.

T. D. : VIEROL n'a pas lésiné sur les moyens et a continué d’investir massivement dans la disponibilité des marchandises et la logistique, malgré la situation difficile. Nous sommes néanmoins optimistes quant à la possibilité d'augmenter encore les stocks, déjà relativement élevés, malgré les circonstances défavorables. Nos clients ne profitent pas seulement de notre stockage, mais obtiennent également, grâce à notre Stock-Connector, une connexion virtuelle directe de l'entrepôt à notre système de gestion des stocks et donc un accès complet à la disponibilité des marchandises.

Pensez-vous que l'idéal du mix énergétique a plus de chance d'être entendu à Bruxelles ?

T. D. : Le changement de mobilité ne se limitera pas à un seul type de propulsion. Nous ne pouvons pas encore dire aujourd'hui si l'e-mobilité ne sera qu'une solution intermédiaire vers la voiture "verte" à hydrogène, plus durable. Nous devons nous adapter aux changements. Pour nous, la propulsion électrique n’est qu’un autre type de propulsion. L'électrification donnera naissance à de nouveaux domaines d'activité. Les composants électriques - d'une voiture électrique ou hybride - doivent également être entretenus et réparés. En raison de notre présence mondiale, nous devrons nous préparer à la multiplication des types de propulsion et d’orientation de chacun des marchés.

Comment anticipez-vous la baisse attendue des interventions d'entretien avec l'électrification ?

I.C. : Nous pensons que le commerce indépendant de pièces détachées ne sera touché que très tard par les nouvelles technologies. Même en 2035, une grande partie des véhicules seront des véhicules à combustion, dans un mix de véhicules hybrides ou hybrides rechargeables. Tous les pays ne pourront pas non plus intégrer les coûts d’une électrification du parc (infrastructure de charge notamment) dans un bref délai. Cela vaut également pour les garages qui doivent relever les défis du mélange des propulsions et de technologies.

Bien entendu, le nombre de composants d'usure diminuera massivement sur les véhicules électriques. En revanche, la valeur des différents composants électroniques du châssis, tels que les appareils de commande, les capteurs, comme celle de la main d’oeuvre lors des entretiens, augmentent.

Caroline Ridet

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