SRA confirme l’envolée du coût de la réparation en 2022
En hausse d’environ 8 % en 2022, le coût de la réparation a atteint un niveau inédit, poussé par le prix des pièces.
7,9 %. Telle est l’augmentation dont font état, en 2022, les expertises de réparation-collision sur lesquelles Sécurité & Réparation Automobiles (SRA) base ses statistiques trimestrielles. Des expertises dont le nombre lui-même a progressé de 11 %, signe que la sinistralité est bel et bien repartie à la hausse après des années 2020 et 2021 marquées par une baisse de la circulation due à la pandémie de Covid-19.
Stellantis gourmand
Sur les douze mois de l’année 2022, la forte hausse du coût de réparation est naturellement à mettre à l’actif des pièces de rechange, dont le coût a crû de 9,6 %. Et encore s’agit-il du coût pris en charge par les assureurs dans le cadre des réparations, car le panier de pièces de rechange à gravité constante, lui, a augmenté de 12,7 % entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2022 ! « Une variation à deux chiffres historique », confirme SRA.
À l’exception de ses marques italiennes, le groupe Stellantis a fait flamber le coût de son panier de pièces en 2022 : toutes ont dépassé les 15 % d’augmentation, la palme revenant à DS avec 22,53 % d’augmentation sur douze mois, juste devant Opel avec 22,08 % et Citroën avec 18,93 %. Mazda (+ 16,79 %) et Toyota (+ 15,68 %) rejoignent les marques du groupe aux étoiles au rang des mauvais élèves de l’année écoulée.
Main-d’œuvre et ingrédients peinture suivent
Naturellement, la tendance inflationniste touche également la main-d’œuvre, car il a bien fallu que les carrossiers réévaluent la valeur de leur savoir-faire. Aussi, son coût s’est-il accru de 5,9 % en 2022, selon l’analyse des expertises et, dans le détail, le coût horaire moyen de la main-d’œuvre totale s’est apprécié de 2,7 %. Le coût des ingrédients peinture selon ces mêmes expertises a augmenté de 7,4 % durant l’année écoulée et le coût de l’équivalent horaire moyen de ces IP a progressé de 5,7 %.
La peinture ne représente toutefois toujours que 10,4 % du coût total de la réparation, contre seulement 38,1 % pour la main-d’œuvre – signe que les carrossiers ont beaucoup de mal à valoriser leur expertise métier – et 51,5 % pour les pièces, qui pèsent plus lourd que jamais dans les paiements des assureurs aux carrossiers. Rien de surprenant, donc, à voir les donneurs d’ordres prendre fait et cause pour la libéralisation du marché des pièces de robe. Dans quasiment le même temps – car SRA ne s’est concentré que sur les neuf premiers mois de l’année 2022 en ce qui la concerne – la pièce de réemploi (PRE) a connu un recul inédit, car son recours ne cessait d’augmenter jusqu’ici.
PRE en recul, vitrage en forte hausse
En effet, le taux de rapports d’expertise en incluant au moins une est passé de 11,7 % en 2021 à 11,3 % l’an dernier. Quant à la part des PRE dans le total des pièces remplacées, elle a reculé : de 3,9 % à 3,5 %. Si l’on se concentre sur les véhicules de plus de cinq ans, le recul est encore plus important puisque le taux est passé de 6,3 % au T3 2021 à 5,6 % au T3 2022… « L’analyse des prochaines périodes permettra de confirmer si cette tendance baissière est liée aux spécificités conjoncturelles de l’année 2022 », relève un SRA circonspect.
Dernière famille de pièces visibles étudiée par SRA, le vitrage enregistre une hausse du coût des pièces de 11,34 %, en très forte hausse par rapport à 2021. Sur les douze mois de l’année 2022, toutefois, « le coût moyen de l'ensemble des pièces détachées (y compris le pare-brise) ayant crû de 12,69 %, les prix des pare-brise ont donc sensiblement moins augmenté que l'ensemble des pièces de carrosserie », confesse l’organisme.