Bris de glace et PRE : le Colloque de la Carrosserie adresse un "carton rouge" aux assureurs
La Fédération Française de Carrosserie Grand Sud Ouest a clôturé son événement annuel à Royan (17), le 11 octobre, par une conférence intitulée "Quand le vitrage prend un mauvais virage", adressant ainsi plusieurs mauvais points aux compagnies et mutuelles d’assurance.
L’attitude des assureurs a été mise en cause sur un sujet-phare, celui du vitrage. « Le bris de glace est devenu une guerre », avance l'une des réparatrices présentes, avant de poursuivre : « Des députés ont pointé du doigt les réparateurs non agréés, les accusant de surfacturation. Certes, le rapport a été mis de côté suite aux élections législatives, mais il ne faut pas laisser passer. » Si la FFC voit dans ce texte la signature du lobby des assureurs, les professionnels accusent ces derniers d’abus, notamment en essayant d’orienter les clients vers les réparateurs agréés : « Ils prétextent un reste à charge », s’insurge un autre carrossier.
« Déjà en 2020, Axa déclarait qu’il ne voulait plus qu’un seul pare-brise aille chez un réparateur non-agréé. Tous les assureurs lui ont emboîté le pas et ils ont embarqué les experts dans cette logique », ont dénoncé les acteurs de la filière. Et ce n’est pas le seul point d’achoppement autour de ce sujet puisque les professionnels accusent les assureurs d’envoyer à leurs clients des devis comparatifs. « On nous insulte. On fait croire à nos clients que nous les arnaquons en les surfacturant », synthétise un participant, avant de dénoncer des tarifs calculés arbitrairement par des robots qui s’appuient sur des tarifs horaires indécents. « Les assureurs essaient d’imposer leur chiffrage », conclura un autre professionnel.
Titres de presse injustifiés
Autre sujet de préoccupation lors du colloque : la pièce de réemploi. « Nous sommes soucieux de maîtriser nos coûts de réparation ! », ont tonné les membres de la FFC GSO, en colère. En cause, des titres de presse qui laissent entendre que les carrossiers – en n’ayant notamment pas suffisamment recours aux pièces de réemploi – sont à l’origine de la hausse du coût des réparations automobiles. La profession voit dans cette campagne la main des assureurs qui usent de ce subterfuge pour dissimuler la hausse des cotisations. Lors du grand débat, les professionnels ont contré les accusations.
Ainsi, Jean-François Michel, président de la FFC GSO, s’est étonné : « Je ne vois pas pourquoi on vient nous donner des leçons alors que l’on connaît notre métier », avant qu’un autre professionnel affirme : « Depuis quarante ans, nous sommes regroupés derrière une charte qui affirme notre démarche écolo et anti-inflationniste. On ne peut pas faire croire [N.D.L.R. : au grand public] qu’on fait n’importe quoi, mais il faut nous donner les moyens de réparer. Et c’est uniquement à cause des assureurs si aujourd’hui beaucoup de réparateurs sont devenus des vendeurs de pièces ! » D’autres intervenants ont argué qu’il ne fallait pas tomber dans le piège de l’importation de PRE au risque que l’écologie ne devienne qu’un prétexte.