Adipa, la force de l’adaptation

« Avec la réalisation des trois millions de contrôles techniques repoussés, le vieillissement du parc et l’électrique, qui est plutôt en train de patauger, le marché est très porteur », relève son président Laurent Ferré. Dont le souci numéro un est de pouvoir obtenir les produits. Adipa a limité les effets des crises Covid et ukrainienne grâce à sa capacité d’adaptation et à l’agilité propre aux PME. « Je ne me suis pas posé de questions. Je savais qu’on vendrait ce qu’on rentrait en stock », relate le patron. Dès 2020, Adipa a commencé à acheter 30 % de plus que ses besoins. Une politique toujours en cours. « Depuis 2021, quand on a besoin de 100, on commande 150, que l’on n’aura pas forcément. » Fin novembre, il a démarré les précommandes de produits de climatisation auprès de trois fournisseurs. Grâce à cela, le panier moyen est passé de 40 € à près de 70 €. Adipa a aussi renforcé son stock sur le freinage, dont la majeure production vient de Chine. En renforçant sa profondeur et sa largeur de stock, le distributeur a solidifié son rôle de plateforme de dépannage. Son stock est valorisé à 5,8 M€ – pour près de 80 000 références – poussé par le jeu de l’inflation. Adipa s’adapte aussi à son marché sur le plan technique avec 15 à 20 % de son CA réalisé sur cette famille de pièces. Un virage qui a nécessité un accompagnement plus pointu.

Laurent Ferré a recruté il y a trois ans un responsable technique et cherche aujourd’hui une personne pour l’épauler au téléphone face aux clients. Environ 15 % des commandes ne passent pas par Internet. « Avant, on nous demandait une référence, aujourd’hui on nous demande des conseils. Je le mets en lien avec le manque de formation des magasiniers chez nos clients distributeurs. » Une dimension formation sur laquelle la plateforme entend apporter sa pierre à l’édifice. Adipa a fait appel à deux reprises au Club Technique Auto et prévoit d’autres sessions de formation pour ses clients et leurs clients garagistes avec des équipementiers. Un sens de l’adaptation qui l’a conduit à ajouter 1000 m² à ses 5000 m² de stockage. Une surface qui, dans cette situation de surstockage, va donner de l’air à son équipe et fluidifier son organisation. Confiant dans la poursuite de la dynamique actuelle, Laurent Ferré ne s’inquiète pas du renforcement de la concurrence locale, matérialisée par l’arrivée de LKQ à Nantes. « On est passé de trois plateformes quand j’ai racheté en 2007 à une vingtaine aujourd’hui », rappelle-t-il pour relativiser !