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DRiV surfe sur le « one-stop-shop »

Caroline Ridet
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DRiV les marques

Nouvel actionnaire de la maison-mère, intégration de Federal-Mogul totalement bouclée, portefeuille de marques consolidé : l’organisation de la division rechange, DRiV Motorparts, est en ordre de marche.

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Le fonds d’investissement Apollo vient d’annoncer le rachat pour 7 Md$ de Tenneco (18 Md$ de CA en 2021), la maison-mère de DRiV. Ce changement d'actionnaire, qui devrait se finaliser au second semestre 2022, « ne va rien changer pour nos clients et partenaires distributeurs », assure Audrey Harling, vice-présidente de Tenneco et DG de DRiV EMEA Motorparts. Si ce n’est un soutien attendu pour continuer à déployer son empreinte après-vente notamment en enrichissant le catalogue des cinq principales marques rechange présentes en France : Monroe , Ferodo , Walker , Moog et Champion . De quoi jouer la carte du « one-stop-shop » avec l’affirmation de couvrir 98 % des besoins des garagistes européens. La ligne directrice de la stratégie de DRiV Motoparts est de s’affirmer comme un point de contact unique pour la distribution.

Autre axe des équipes DRiV : cultiver la proximité terrain. « En 2022, nous serons présents sur tous les événements locaux de nos clients, et cela dans tous les pays », assure Stéphane Verschelde, directeur général de DRiV France. Contrepartie de cet engagement fort annoncé auprès des distributeurs: l’équipementier ne devrait pas participer pas au prochain Equip Auto. Face aux turbulences géostratégiques avec son lot d’incertitudes économiques, l’industriel a donc fait ses arbitrages au détriment des salons « institutionnels ». Le même sort pourrait être jeté sur Automechanika.

On l’aura compris, les équipes sont invitées à porter l’offre de ses marques fortes au plus près des distributeurs mais aussi des réparateurs. Reste que cette stratégie d’engagement sur le terrain nécessite des ressources humaines importantes sur chaque marché, à rebours de la tendance de ces dix dernières années avec des équipementiers allégeant drastiquement leurs équipes « locales » ! Pour sa part DRiV annonce une équipe hexagonale forte de 110 collaborateurs.

« L’objectif est que l’ensemble de nos marques soit dans le Top 3 du marché français, quelle que soit la ligne de produit », Stéphane Verschelde, DG DRiV France.

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Stéphane Verschelde, DG DRiV Motorparts France.

Plan de marche 2022 de DRiV France

Aujourd’hui, Monroe (suspension), Ferodo (freinage) et Walker (dépollution) sont n°1 ou 2 français, Moog (PSD) est dans le Top 3 (sauf pour la partie roulement), comme les pièces « Environnement moteur-dépollution ». L’allumage Champion, marque iconique en phase de relance dynamique, doit encore gagner des parts de marché.

Même diagnostic pour l’offre filtration Champion, relancée en 2017. Autant d’axes de développement inscrits au programme de l’équipe française qui compte bien s’appuyer sur la puissance des marques du groupe, « avec un catalogue très bien calibré par rapport aux évolutions du parc. Nous sommes présents sur toutes les familles qui vont rester en croissance », décrit Pierre Ecorchon, chef de produits. Et sur l’électrification du parc, hors le nouveau matériau de friction Fuse+, pas de grande innovation à attendre, avec des organes développées pour l’OE déjà adaptés aux cahiers des charges des constructeurs en mode électrique. « Nous n’allons pas souffrir de l’électrification du parc, bien au contraire. Nous évoluons avec le marché », insiste Stéphane Verschelde.

One-stop-shop pour la distribution

De quoi promettre un « one-stop-shop » aux distributeurs à la recherche de rationalisation des fournisseurs. Parallèlement, pour accompagner leur sell-out sont dédiés des supports formation comme marketing développés par Georges-Henry Descos, responsable marketing France. En matière logistique, « où il y a une demande de simplification, nous avons rationalisé nos gammes ». En matière de gestion de stock, la GPA (gestion partagée des approvisionnements) arrive.

Accélération sur la formation

Côté réparateurs, l’équipementier vient d’étendre de 3 à 5 ans sa garantie sur l’ensemble de son offre amortisseurs Monroe. Un argument fort pour le réparateur qui a également l’avantage de renforcer la position de leader de la marque en France.

Autre levier de soutien des réparateurs : l’offre de formation centralisée par le département technique sous la marque Garage Guru . Sur les quatre services proposés au niveau européen, trois sont aujourd’hui accessibles aux réparateurs français. La hotline bien sûr (7000 cas résolus en France en 2021, sur 25000 au niveau européen), les sessions de formation sur site (distributeur ou garage), les versions de e-learning (1800 garagistes européens formés en six mois). Dernière brique lancée en novembre dernier : Guru Online, cours thématiques en ligne avec déjà quatre sessions programmées en 2022 (freinage, diagnostic-réparation et pollution-dépollution). Pour l’instant uniquement disponibles en anglais, ces cours auront leur version française en 2023. « Les réparateurs passent beaucoup de temps à l’atelier. C’est pourquoi nous avons développé beaucoup de supports d’information et de formations en version digitale (vidéos, documents techniques, webinaires)… Des modules sur l’hybride et l’électrique sont en préparation », décrit Olivier Flasquin, responsable formation, qui annonce avoir formé plus de 2000 réparateurs l’an passé en ligne et présentiel.

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MONROE Garantie 5 ans
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DRiV garage Guru écran.

Appro et tarifs en tension en 2022

Sans surprise, le stress de fin 2021 relatif à la disponibilité des pièces se poursuit en ce début d’année. Ça bloque toujours du côté de l’Asie; une pénurie impactant particulièrement l’offre de disque de freins Ferodo. Sur les autres produits fabriqués dans les usines européennes, DRiV relève un approvisionnement correct (amortisseurs, plaquettes de frein, PSD…). « Globalement, nous restons plutôt dans la bonne moyenne en matière de disponibilité des produits, selon nos clients. Et cela s’améliore de semaine en semaine. » Pour l’heure, le contexte politique Russie-Ukraine n'a pas pénalisé directement la production ni la disponibilité européenne de l’équipementier. En revanche, la crise va commencer à sérieusement se faire sentir sur la structure des coûts des matières premières, de l’énergie et du transport. Une somme de coûts inflationnistes qui débouche invariablement sur des augmentations tarifaires en 2022. Une première salve est d’ores et déjà annoncée par l’équipementier pour le 1er avril avec un risque d’une seconde salve d’ajustements en cours d’année. « Cette année encore, il va falloir être agile pour gérer l’évolution des matières premières, de l’énergie et du transport, qui vont impacter très fortement nos résultats », conclut le DG de DRiV France.

2022, reste une année économiquement instable

La stratégie offensive annoncée par la DG DRiV EMEA Motorparts pourrait être ralentie par la succession des instabilités sanitaires et maintenant géopolitique débouchant sur pénuries et inflation. « Nous espérions que la vie normale reprenne cette année. Mais les impacts sur la logistique et les approvisionnements en matières première de la crise Covid se poursuivent. Notre force est que nous disposons de sites de production en Europe. Et maintenant la crise en Ukraine, dont nous n’avons pas encore pu mesurer les premiers impacts économiques. Notre chaîne d’approvisionnement reste solide en Europe et nous avons au maximum sécurisé nos stocks. Mais bien sûr, nous nous adapterons pour qu’elle le reste, en allant chercher d’autres sourcing pour contrecarrer au maximum les pénuries en matières premières. En revanche, nous serons contraints de répercuter les hausses des coûts sur nos tarifs », prévient Audrey Harling. 2022 qui devrait être l’année du retour à la normal « sera de nouveau une année de défi »

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Audrey Harling, DG de DRiV EMEA Motorparts
Caroline Ridet
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