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ZF milite pour un aftermarket collaboratif

Caroline Ridet
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COLPRON Philippe ZF Aftermarket

Faciliter l’accès au Graal du véhicule et du service connecté pour le réparateur impérativement digitalisé : un enjeu capital au cœur des transformations profondes de l’après-vente de demain. Pistes de Philippe Colpron, vice-président de la division Aftermarket de ZF, pour que les ateliers indépendants entrent dans la mêlée.

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Si la connectivité des véhicules n’est pas encore aussi fulgurante qu’annoncée, elle fait inexorablement son chemin. (lire aussi : Une connectivité encore fantasmée). ZF s’inscrit clairement au cœur de cette mutation du marché et veut embarquer aussi les acteurs de l’après-vente indépendante. Si « les pièces mécaniques connues par les mécaniciens contiennent de plus en plus de mécatronique et d’intelligence embarquée », c’est vers une plus remarquable transformation du marché que les réparateurs doivent se préparer. En premier lieu, ils doivent se former à l’intervention sur les véhicules électriques. Mais là n’est pas le plus gros défi pour un réparateur familier de l’adaptation aux nouvelles technologies. « Ce ne sera pas un changement radical, mais la difficulté est que deux technologies vont cohabiter. Ils devront être en capacité de gérer pendant au moins une vingtaine d’années ce chassé-croisé de technologies », prévient Philippe Colpron, vice-président de la division Aftermarket de l’équipementier allemand..
En revanche, véritable changement de paradigme pour les réparateurs : la montée en puissance de la télématique et de la connectivité dans les véhicules, mais également dans les offres de prestation. Ils devront assumer une indispensable digitalisation de leur process opératoire, en passant d’une procédure « descriptive » au prédictif. Dans la foulée, les réparateurs ne pourront pas faire l’économie de services digitaux optimisés et facilitateurs pour le consommateur aux exigences exponentielles.

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ZF garage connecté

Accompagner les ateliers vers plus de connectivité

« Dans ce marché de la rechange connecté, les aspirations de ZF pour l'atelier se concentrent sur la réduction du fossé entre en ligne et hors ligne. Car l'entretien de ces véhicules nécessitera la capacité d’exploiter des logiciels et des services Over The Air, ainsi que des fonctions du cloud. » ZF considère donc qu’il est de sa mission, « comme de l’ensemble de l’écosystème », d’accompagner les ateliers indépendants sur cette voie « qui présente de réelles opportunités ». La clé réside dans la simplification d’accès à ces solutions digitales et télématiques, tant pour le client automobiliste que réparateur. « Il est nécessaire d'apporter de la cohérence, de la simplicité et des partenariats aux ateliers. L'ère de la digitalisation est aussi celle de l'échange de données pour créer de la valeur ajoutée. Seule l'automatisation apportera une réelle efficacité et conduira à la satisfaction des utilisateurs », affirme Philippe Colpron.

Les mises à jour « Over The Air » ont généré 2,4 Md$ en 2020. Ce devrait être 20 % de plus entre 2021 et 2030 en raison du nombre croissant de véhicules connectés et électriques. (étude P&S Intelligence)

Mutualiser les savoir-faire

Sauf que ZF sait que cette transformation digitale profonde ne pourra être efficiente qu’en connectant les technologies et donc en inventant de nouveaux modes de collaboration, surtout en matière numérique. « De plus en plus de data sera accessible, mais ne voudra rien dire faute d’une utile interprétation. Beaucoup d’acteurs ont individuellement de très bonnes idées mais qu’il est impossible aux clients, garagistes compris, d’absorber sans démultiplier les solutions. Il est donc essentiel de les combiner pour aller chercher la simplicité. »

Le partenariat doit donc devenir un mode de penser le futur pour les acteurs de l’après-vente, restés jusqu’ici dans des relations très linéaires. Un mouvement que l’on commence d’ailleurs à observer chez les fournisseurs, dont ZF qui met en avant sa collaboration avec la manufacturier Goodyear pour la gestion des pneus et des flottes. La bataille pour l’accès aux données véhicules et le libre choix du réparateur, menée par le Clepa ou les organisations comme Caruzo, est également au cœur de cette mutation. 
Mais Philippe Colpron en convient, cette vision d’un après-vente connecté n’en est qu’à ses balbutiements. « L’exploitation par un atelier des opportunités télématiques est encore très faible. Aujourd’hui, même les véhicules connectés ne donnent pas encore la mesure des possibles. Ils n’ont qu’une monofonction (assistance ou contrôle des consommations de carburant…). » Pour obtenir une maintenance prédictive, il faudra donc multiplier les partenariats permettant d’exploiter l'ensemble des fonctions promises par la connectivité.

Caroline Ridet
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