Clarios en mode hybride

Clarios se cale sur les évolutions technologiques des véhicules et leurs besoins grandissants en énergie. « Nous sommes des industriels avant tout, mais l’obligation de muter vers l’électrique nous incite à multiplier les partenariats en R&D pour aller vite. Nous en comptons seize actuellement. C’est ce qui nous a conduit, entre autres, à plancher sur de nouvelles technologies comme le Sodium-Ion par exemple, matière première plus facilement accessible que le lithium, donc moins coûteuse mais aussi moins polluante ! », indique Cédric Jorant, le directeur général France de Clarios. En clair, Clarios est en mode hybride ! Car pour l’instant, le spécialiste de la batterie produit plus de 150 millions de batteries de démarrage par an (dont 70 % en remplacement). 

Des batteries AGM uniquement au plomb, élargies aux véhicule hybrides et électriques, et composées à 70 % de plomb recyclé (pour l’Europe). « Nous recyclons 8000 batteries par heure dans le monde, avec l’objectif d’augmenter encore la cadence. » Cette technologie au plomb lui assure ainsi une présence dans un véhicule sur trois, notamment avec la marque Varta. 

Mais depuis au moins trois ans, Clarios (ex-Johnson Controls Power Solutions) développe en OE des batteries lithium-ion basse tension pour les constructeurs. Des petites cellules de stockage de 3 à 12 volts, disséminées dans l’habitacle pour alimenter les composants du véhicule (et non sa propulsion). L’acquisition de l’activité Power Business de l’entreprise allemande Paragon, spécialiste du genre, a d’ailleurs accéléré son expertise dans ce domaine. Pour coller à la croissance du parc doté de véhicules complexes aux besoins grandissants en électricité, le groupe veut se placer, voire « être leader » sur le business de la batterie auxiliaire au lithium-ion de 3 à 48V destinée aux VE (batteries sous les planchers). Un (re)positionnement stratégique selon Cédric Jorant, « puisque Clarios n’est pas présent sur la batterie principale au lithium-ion ». D’ici 2029, le parc roulant européen devrait compter 365 millions de véhicules, avec un potentiel en remplacement évalué à 54 millions de batteries au plomb. « Les nouveaux véhicules ont toujours besoin d’une batterie auxiliaire et le parc vieillit toujours. Le potentiel est encore bien palpable. »

• 150 millions de batteries écoulées dans le monde en 2024 (dont 70 % en remplacement)
• 9 Md€ de chiffre d'affaires
• 16 000 employés 
• 55 centres de production dont 5 en Europe
• 1 hub logistique à Sarreguemines
• 2 centres de recyclage en propre en Europe (Allemagne et Espagne), accueillant toutes les batteries (toutes marques). 

Si le client final a perdu tout espoir de changer la batterie de son véhicules récent, obligation est faite aux réparateurs de se hisser et se maintenir à niveau. Clarios propose un panel d’outils sur de la maintenance préventive, du e-learning, des formations, des argumentaires pour le client final pour expliquer la batterie Stop&Start, ou encore son application Varta Partner Portal. Celle-ci les guide toujours dans le choix de la bonne batterie (via l’immatriculation), son remplacement y compris l’AGM, la plus complexe à ce jour, des visuels, des fiches techniques et des vidéos les guident pas-à-pas. « Le réparateur traditionnel doit prendre en main le sujet de la batterie Stop&Start en ayant le réflexe de faire du préventif via un test. Cet acte est déjà intégré par d’autres acteurs et depuis longtemps, notamment les centres autos. Notre rôle est d’aider les réseaux dans cette approche. » Dans le même esprit, une plateforme similaire est dédiée aux gestionnaires de flottes, le Truck Partner Portal, pour les aider à identifier les problèmes techniques et avoir une approche TCO liée à la batterie.
Enfin, pour aider les réparateurs ainsi que les distributeurs dans leurs appros, l’équipementier a simplifié ses offres (voir encadré). Et de souligner que cette simplification/réduction des gammes, notamment sur la batterie SLI (gamme la plus large et profonde), incite le distributeur à repenser ses stocks comme un pari logistique, notamment en intégrant de plus en plus les AGM et EFB puisqu’elles couvrent 90 % des besoins en Stop&Start avec deux références chacune.