Conseiller de vente PR : une formation essentielle à (re)découvrir
Aujourd’hui, seuls trois établissements en France proposent la formation de conseiller de vente pièces de rechange : le Garac à Argenteuil et deux CFA de la chambre des métiers de Dinan-Aucaleuc (22) et d'Orléans( 45). Au total, 30 élèves spécifiquement formés à cette activité arrivent sur le marché chaque année. Mais les besoins de la profession restent énormes.
Pourquoi une telle situation ? « Faute de candidats, et par méconnaissance ou désintérêt, la plupart des établissements ont abandonné cette formation », explique Sandra Gomez, la responsable formation du CFA d'Aucaleuc, ajoutant qu’il faut un minimum de 9 alternants en début d’année. « Le magasin n’est pas reconnu dans l’entreprise. La plupart du temps, sa gestion est confiée à une secrétaire ou un salarié qui souffre du dos par exemple. Ils ne sont pas formés pour développer l’activité qui reste de second plan », confirme Matthieu Vannier, formateur du centre. Chacun reconnaît pourtant l’importance de cette formation en alternance qui peut s’étaler sur 16 mois ! Et tout le monde cherche des solutions. Le CQP est même devenu un TFP (titre à finalité professionnelle). « Le terme de magasinier heurtait, alors nous l'avons rebaptisé "conseiller de vente", mais cela ne fonctionne pas mieux » , regrette cependant Catherine Rajalu, directrice de la communication au Garac, l'Ecole Nationale des Professions de l'Automobile et des Mobilités, basée à Argenteuil (95).
Multiplier les soutiens officiels pour faire connaître le métier de Conseiller de Vente
Alors que faire ? Chaque établissement tente de trouver des astuces pour faire perdurer la formation. Ainsi, le Garac a inclut un module « Pièces de rechange » dans son Bac Pro Vente Automobile et impose un stage de magasinier. Dans le CFA d'Aucaleuc, les responsables se rendent chaque année sur l’île de la Réunion où la formation n’existe pas et incitent entre 1 et 3 candidats à les rejoindre chaque année, billet d’avion payé. Matthieu Vannier a également proposé à ses élèves de participer au tournage d’un court-métrage de 3 minutes dans le cadre de l’opération baptisée « Je filme ma formation ». Leur réalisation a ainsi été sélectionnée pour une projection fin mars au Grand Rex à Paris ! En avril, on les retrouvera devant la caméra avec l’équipe « Métier de ouf », la web app de la Chambre des Métiers qui met en avant tous les métiers de l'artisanat. « Ce sont d’excellentes initiatives, mais cela reste très isolé. La formation existe mais elle ne pourra se développer qu’avec l’aide d’une branche professionnelle, seule apte à en faire la promotion auprès du grand public », conclut Catherine Rajalu. Avis aux amateurs ?