Flauraud-MGA-Barrault : synergies activées

C’est en marche : le pôle IAM d’Emil Frey France ouvre les chantiers de la synergie logique (et attendue) entre ses deux entreprises, acteurs de la même rechange indépendante. Premier signe tangible : l’intégration des produits MGA dans Mecasystems, le catalogue électronique de Flauraud (lire encadré). Incontournable consolidation du business pour le premier concessionnaire de France, qui entend bien « doubler son chiffre d’affaires IAM d’ici cinq ans », réaffirme Vincent Gorce, DG d’Emil Frey Motors France, notamment en charge de la stratégie Métier APV et PR du groupe.

Cette performance passera par de la croissance organique mais également externe. Dans la corbeille, outre MGA, Charles Taris a également cédé l’enseigne Barrault en pleine expansion hors de ses frontières historiques du Pays de Loire et passée en cinq ans de 26 à 54 magasins. 

La stratégie groupe est donc de construire un écosystème cohérent assurant la couverture du territoire et permettant aux deux enseignes de se muscler mutuellement. S’il n’est pas question de remettre en cause l’existence de ces deux marques « puissantes sur leurs territoires respectifs », l’acquisition de MGA-Barrault a de facto amené le groupe à changer sa stratégie de transformation de Flauraud.

Fini le plan visant à donner une empreinte nationale à Flauraud. Cet objectif se fera en duo avec l’enseigne Barrault, « qui occupe déjà un quart du territoire ». En revanche, la volonté de revoir le format « trop grand, trop coûteux… » des magasins bagdés Flauraud, est maintenue. Et c’est le modèle de petites structures Barrault qui sera dupliqué. « Sur les 19 magasins Flauraud, une grande partie sera revue », décrit Vincent Gorce. Il confirme cependant la validation du concept du « new mag » testé à Clermont-Ferrand (élargissement des horaires d’ouverture, accueil repensé pour attirer aussi les particuliers, élargissement des produits exposés en magasin…).

La direction de Flauraud a ainsi annoncé sa volonté d’ouvrir de nouvelles entités. « Il n’est pas question de sortir des territoires, mais nous recherchons des surfaces plus petites », précise le DG. Ainsi, un site va ouvrir dans les prochains mois à Castelnaudary (Aude), et un autre devrait également être opérationnel à court terme à Vichy (Allier). « D’autres ouvertures sont programmées, pour lesquelles nous cherchons des locaux. »

Satisfecit des syndicats : « Ces décisions vont dans le bon sens et sont cohérentes avec le marché. Au moment du PSE, on proposait à la direction de multiplier les petits magasins sur les territoires où nous n’étions pas présents et maintenir ceux existants. » Et si les représentants du personnel Flauraud s’inquiètent encore – « on ne connaît pas la mise en œuvre et on a du mal à comprendre la stratégie du groupe » – et déplorent le possible abandon de l’activité « atelier technique », ils saluent le retour de Stéphane Drouillard, qui pilote dorénavant le pôle distributeur IAM du groupe. « On discute plus facilement avec Monsieur Drouillard. L’épisode PSE a laissé des traces et nous n’avions plus confiance. Ce que nous souhaitons, c’est revenir à des discussions saines dans un bon état d’esprit », confie un représentant syndical. De quoi apaiser le climat social et accélérer la construction du nouvel écosystème IAM d’Emil Frey France. À suivre.

Caroline Ridet avec Jean-Pierre Raynaud (correspondant Auvergne Zepros)