G. Navinel, Bosch : la technologie doit ouvrir la porte des ateliers indépendants à de nouveaux clients
Le nouveau vice-président Sales Europe West, chargé de la division Automotive Aftermarket France & Benelux au sein de Bosch, livre un message clair en tant que nouveau pilote de l’après-vente : les nouveaux services à forte valeur ajoutée de l’équipementier doivent permettre aux réparateurs d’internaliser toutes les prestations techniques et complexes, jusque-là sous-traitées, et accueillir de nouveaux clients sur des véhicules toujours plus récents.
À 48 ans, Gaël Navinel est un pur produit Bosch puisqu’il a démarré à 24 ans chez l’équipementier, avec un terrain de jeu international en couvrant notamment le Royaume-Uni et l’Allemagne pour la partie grands comptes et/ou marketing, mais aussi l’Europe et le Moyen-Orient pour la partie Retail (GMS, centres autos, fast-fitters, spécialistes et Web). Aujourd’hui, son challenge est d’aller au-devant des distributeurs et des réparateurs du réseau France et Benelux. Son fil conducteur : l’arrivée de l’électrification en rechange, partie émergée d’une révolution sous-jacente peaufinée par l’OE. Cette lame de fond en partie alimentée par le Software Defined Vehicle (SDV), où chaque nouveau modèle est conçu autour d’un logiciel ! Et c’est bien sur cette vague que le vice-président Sales Europe West de Bosch veut surfer. Dans son viseur, les réparateurs Bosch Car service qui devront être capables d’intervenir sur plusieurs technologies en même temps : Essence/Diesel bien sûr, mais également Hybride/PHEV et VE, autant de nouvelles méthodes de travail, de nouveaux équipements et de nouvelles certifications. « Nous devons harmoniser le réseau avec un niveau identique [N.D.L.R. : en France, 70 % des BCS disposent d’une habilitation de niveau 2 et le niveau 3 sera proposé dès 2024]. D’où le lancement récent du pack EV qui intègre trois piliers que sont la formation, les équipements et la communication pour les clients finaux », lance celui qui est également chargé de la division Automotive Aftermarket France et Benelux.
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Et cette marche technologique va sans cesse être surmontée avec le lancement permanent de nouveaux services. Ainsi, le Remote Diagnostic, hotline technique prenant la main sur l’outil de diag KTS de l’atelier (couplé avec le logiciel ESI[tronic] 2.0) pour les mises à jour, le télécodage… est apparu début 2023, juste après le Secure Diagnostic Access (SDA), la plateforme simplifiant les démarches d’inscription des réparateurs auprès des portails constructeurs pour déverrouiller l’accès protégé aux données du véhicule. « La communication de la data via le Cloud fait accéder les réparateurs à une panoplie toujours plus complète de services, et ce n’est pas terminé », indique Gaël Navinel. Car ce dernier annonce déjà d’autres services du même ordre pour 2024 comme le State of Health (possibilité de vérifier l’état de santé des batteries du véhicule électrique) ou encore l’accès à l’EDR (enregistreur de données) pour connaître l’historique d’accidents lors des transactions VO… « C’est un fort challenge car nous ouvrons la porte de nos ateliers à de nouveaux clients et permettons aux réparateurs indépendants de ne plus sous-traiter ce type d’opération chez le concessionnaire. »
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L’économie circulaire dans le scope de Bosch
« Nous sommes dans le développement durable depuis des années, c'est un fait historique, pas un argument commercial ! », lance Gaël Navinel. Le vice-président Sales Europe West de Bosch égrène les actions en place au sein du groupe (RSE, protection de l’eau, égalité Hommes/Femmes…), mais insiste sur la décarbonation bien entamée chez l'équipementier, et en particulier l’économie circulaire avec l’échange standard : alternateurs-démarreurs, pièces autour du Diesel, freinage… Au total, ce sont 16 000 références enregistrées (soit un gain de 3000 tonnes d’acier par an et l’équivalent de 700 000 arbres en émissions carbone). « L’échange standard n’est pas praticable sur toutes les pièces mais nous avons déjà réduit fortement notre empreinte carbone. Pour preuve, nous sommes déjà Scope 1 et 2 depuis 2020*. Et depuis un an, nous sentons que ce sujet est placé au cœur des préoccupations des entreprises. À tel point que certaines n’hésitent plus à challenger leurs fournisseurs voire à s’en séparer s’ils ne répondent pas à cette obligation. Nous travaillons sur des projets concrets avec elles, concernant la Scope 3, notamment sur la chaîne logistique. Nous voulons réduire de 15 % nos émissions d’ici 2030. »
* Scope 1 : émissions directes de gaz à effet de serre par l'entreprise : chauffage, émissions des véhicules… Scope 2 : émissions indirectes et liées à l'énergie.