Moteurs électriques : Somos branche les géants de l’auto

Jean-Sébastien Thomas
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Somos

Depuis sa création en 1901, Somos s’adapte en continu aux demandes du marché. Cette stratégie ne faiblit pas puisque la PME française de 130 salariés, spécialisée dans l’optique de précision (30 % de son CA) et les machines de polissage pour l’industrie horlogère (20 %) est désormais approchée par les géants de l’automobile pour la découpe des aimants des moteurs électriques. À tel point que le secteur auto devrait bientôt représenter 40 % de son CA. 

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L’aventure automobile démarre lorsque l’entreprise de Chasseneuil-du-Poitou (Vienne) ambitionne de s’installer aux États-Unis. En 2021, elle saisit l’opportunité de racheter IWT, une société de Colorado Springs - devenue depuis Somos-IWT – œuvrant dans la fabrication de scies à fil diamanté. « Les industriels de l’auto sortaient de la crise Covid et souffraient de la pénurie de composants, marché trusté par la Chine. Ils ont donc décidé de recréer une filière locale outre-Atlantique », rapporte Frédéric Cuillière, vice-président de Somos. Rapidement, l’entreprise poitevine, via sa filiale américaine, est contactée par le plus grand groupe automobile américain (le nom reste confidentiel, N.D.L.R.) afin de lui fournir des machines capables de découper les aimants présents dans les moteurs électriques de voitures. À la clé, un contrat portant sur plusieurs dizaines de millions d’euros. Alors qu’elle est désormais approchée par certains constructeurs européens, le chef d’entreprise se réjouit d’être « devenu sur ce marché la référence dans le monde, hors Chine. Nous livrerons les premières machines à notre client américain dans le courant de l’année. »

Le pari du carbure de silicium

Somos ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin et compte porter plus loin son aventure dans le secteur automobile. En effet, Frédéric Cuillière a engagé une enveloppe de 2 M€ en R&D avec l’ambition de mettre sur le marché d’ici l’année prochaine une solution pour le polissage du carbure de silicium, un matériau, comme le rappelle le vice-président, « très difficile à manier, très cher et que le marché ne sait pas aujourd’hui réaliser ». Cet investissement fait écho aux annonces du patron de Tesla qui déclarait, il y a peu, qu’il faudrait remplacer le silicium des convertisseurs de puissance par du carbure de silicium : « Alors que peu de personnes s’intéressaient à ce produit, maintenant tout le monde est dessus », avoue le dirigeant, qui constate que le secteur automobile pèse désormais pour 40 % dans les 20 M€ de chiffre d’affaires de son groupe.
À signaler que Somos mène un dernier dossier : 3 M€ pour la construction d’une nouvelle usine sur Chasseneuil. Attendue pour septembre prochain, elle permettra de regrouper sur un même site les deux unités, vétustes et trop petites, que l’entreprise compte dans le département.

Jean-Sébastien Thomas
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