Valeo met les watts sur la transition énergétique
À l’occasion d’un événement baptisé « EV Tech Day » organisé sur son site de Veszprém, en Hongrie, l’équipementier français a présenté toute sa palette de solutions haute tension pour l’OE mais aussi l’IAM pour se positionner au cœur de la transition énergétique, dont une inédite Tech Academy…
« Parce que le transport routier est à lui seul responsable de 18 % des émissions totales de CO2 et que la technologie électrique présente tout à la fois le meilleur rendement, la plus grande viabilité et ce à un coût abordable, la décarbonation de la mobilité par son électrification est devenue une nécessité », martèle Marlène Carrias Iked, vice-présidente Marketing stratégique, Digital & Innovation de Valeo Service. Une doctrine du groupe dans son ensemble qui n’est pas nouvelle, le premier système Stop&Start conçu par l’équipementier français fêtant ses 20 ans cette année ! Et les chiffres ne semblent pas lui donner tort : selon ses projections, 93 % des VN vendus en Europe (et Turquie) en 2030 seront électrifiés. À cette même date, 1/3 du parc roulant en Europe sera électrifié, dont plus de 20 % en solutions de haute tension soit des véhicules hybrides, hybrides rechargeables, et véhicules électriques à batterie…
Une expertise OE…
Valeo possède de fait une forte présence en première monte sur tous les segments de marché et ce, quelle que soit la tension (de 48 à 800 V), allant de la micro-hybridation aux véhicules 100 % électriques en passant par les hybrides et hybrides rechargeables : chargeurs embarqués, onduleurs, moteurs électriques, capteurs, systèmes complets « eAxle » intégrant moteur, onduleur et réducteur dans un seul et même ensemble... S’ajoute à cela toute la partie thermique du véhicule, où Valeo occupe ici aussi une place de choix auprès des constructeurs.
Une position solide donc, qui fait que Valeo équipe aujourd’hui avec ses composants 1/3 du parc électrifié. Et alors qu‘il ambitionne de maintenir sa dynamique avec des investissements constants, à l’image de son partenariat avec le constructeur Renault et portant sur le développement d’un moteur électrique sans terres rares. Ce dernier avance une empreinte carbone de 30 % inférieure à un moteur électrique ‘classique’ et doit équiper certains modèles du Losange dès 2027.
À noter : dès leur conception, les nouveaux composants sont pensés dans une approche de développement durable. Nouveaux matériaux et process de fabrication, recyclabilité et remanufacturing revêtent une importance d’autant plus importante que les composants sont de plus en plus chers.
… qui profite à la rechange
Cette position lui permet d’annoncer un portefeuille produits de plus de 6000 références dédiées aux applications sur les véhicules électrifiés. L’offre s’attache actuellement à trois grandes familles de produits pour l’entretien des VE : les plaquettes de frein, la partie haute tension (qui comprend notamment les composants pour la gestion thermique de l’électronique de puissance et de la batterie), ainsi que des accessoires tels que câbles et chargeurs portables.
Et si le marché EV n’a pas encore beaucoup de recul, Valeo anticipe certaines demandes pour le remplacement de pièces telles que les pompes à huile sur les onduleurs, comme de probables interventions sur le chargeur embarqué (électronique et circuit de refroidissement). D’une manière générale, « le software va prendre une place considérable et, avec les enjeux en matière de cybersécurité (le système doit être reconnu par le véhicule), seuls les acteurs OE pourront proposer des solutions pour l’aftermarket », avertit Juan Pedro Alvarez, global product marketing director…
Valeo estime également que le rétrofit peut s’avérer une solution alternative aux véhicules neufs dans le cadre du verdissement du parc, notamment quant au segment des utilitaires légers. L’équipementier annonce ainsi le lancement d’une offre de composants à destination des sociétés spécialisées dans le rétrofit de véhicules afin qu’elles puissent concevoir des kits en fonction des modèles à transformer.
Accompagner les réparateurs
Et c’est bien l’ensemble de son expertise que Valeo, à travers sa division Valeo Service, entend mettre à disposition des réparateurs. Car selon l’équipementier, la moitié d'entre eux disent ne pas intervenir sur les véhicules électrifiés et 62 % ne touchent pas davantage aux systèmes Adas ! Pour Jean-Charles Le Du, workshops training & assistance manager de l’équipementier, « il est temps d’agir ! » : si les réparateurs indépendants souhaitent se positionner sur le marché encore naissant de l’entretien des véhicules électriques, cela passe par de la formation. Valeo a ainsi lancé à cette occasion sa Tech Academy. Solution combinant formation en e-learning et formation en présentiel, le nouveau service se veut agnostique et aborde tous les systèmes - des 48V aux systèmes haute tension – et ce, quelle que soit leur marque. La plateforme digitale propose ainsi quelque 50 heures de modules pour l’entretien-réparation des véhicules électrifiés. Objectif : ériger le diagnostic comme base à toute intervention sur les VE, qu’il s’agisse de l’électronique de puissance comme de la gestion thermique. Elle comprend en outre 45 heures de modules dédiées à la maintenance des technologies actuelles et 25 heures de formation consacrées aux systèmes Adas. En parallèle, le dispositif intègre aussi des sessions de formation en présentiel durant lesquelles les réparateurs s’entrainent en faisant face à 150 cas de pannes réelles déjà rencontrés dans les ateliers.
L’offre Tech Academy est pour l’instant lancée en France, Allemagne, Pologne, Espagne et Grande-Bretagne et est certifiée Qualiopi en France et IMI pour la Grande-Bretagne. Le réparateur peut opter pour l’achat de modules à l’unité, mais le lancement du concept s’accompagne d’une offre d’abonnement de 49 € mensuels pour une catégorie donnée de modules. Un pack complet donnant accès l’ensemble des modules de formation est également proposé au tarif de 89 € par mois. « L’idée est de donner les bons réflexes aux réparateurs en matière d’intervention sur les VE, qu’ils ne remplacent que ce qui doit être remplacé et cela passe par un bon diagnostic. Avec la Tech Academy, nous voulons les faire monter en compétences et gagner ainsi en autonomie », résume Marlène Carrias Iked.